(Paris) La planète a atteint mardi les trois milliards d’injections, mais les campagnes de vaccination anti-COVID-19 restent extrêmement inégalitaires, les pays pauvres ayant les plus grandes difficultés à se procurer les précieuses doses.

Au moins 3 009 773 775 doses ont été injectées dans le monde, selon un bilan de l’AFP réalisé à partir de sources officielles, arrêté à 11 h GMT (7 h heure de Montréal). Rapportées à la population, 39 doses (premières ou deuxièmes) ont été administrées pour 100 habitants.

Alors que le premier milliard avait été atteint 20 semaines après le début des premières campagnes de masse en décembre et le deuxième milliard en six semaines, il a fallu moins de quatre semaines pour atteindre ce troisième milliard.

Les Émirats en pole

Quatre doses sur dix administrées dans le monde l’ont été en Chine (1,2 milliard). L’Inde (329 millions) et les États-Unis (324 millions) complètent le podium.

Mais rapporté à la population, parmi les pays de plus d’un million d’habitants, c’est au Proche-Orient que se trouvent les champions de la vaccination : les Émirats arabes unis (153 doses pour 100 habitants), le Bahreïn (124) et Israël (124). Ces pays approchent ou dépassent les 60 % de population complètement vaccinée.

Suivent, dans le peloton de tête, le Chili (118 doses pour 100 habitants), le Royaume-Uni (113), la Mongolie (111), l’Uruguay (110), la Hongrie (107), le Qatar (107) et les États-Unis (98). Ces pays ont complètement vacciné environ la moitié de leur population (entre 46 % et 54 %).

Quant à l’Union européenne, elle a administré 357 millions de doses à 50 % de sa population. Quelque 32 % des habitants de l’UE sont complètement vaccinés. Les pays les plus peuplés du bloc-Allemagne, France, Italie, Espagne-gravitent autour de la moyenne, avec environ un tiers de leur population complètement vaccinée.

La Chine accélère

La Chine, qui avait commencé sa campagne à une allure modérée, est désormais le pays qui vaccine le plus vite : chaque jour de la semaine écoulée, elle a injecté des doses à 1,6 % de sa population. Le Canada (1,4 %) et le Bahrein (1,3 %) suivent.

Si l’Europe ne place aucun pays dans ce top 3, le Vieux Continent n’est pas en reste, puisqu’il concentre 13 des 20 pays qui vaccinent le plus vite, aux premiers rangs desquels les Pays-Bas (1,2 %), la Belgique (1,1 %), le Danemark (1,1 %) et l’Espagne (1,1 %).

Les pays pauvres restent à la traîne

Si la plupart des pays pauvres ont désormais commencé à vacciner, principalement grâce au mécanisme Covax (OMS, alliance Gavi et coalition Cepi), la vaccination anti-COVID-19 reste très inégalitaire : les pays à « revenu élevé » (au sens de la Banque mondiale) ont administré en moyenne 79 doses pour 100 habitants, contre une seule dose dans les pays à « faible revenu ».

Alors que beaucoup de pays riches (États-Unis, Canada, Israël, pays de l’UE) vaccinent déjà les adolescents, cinq pays n’ont toujours pas démarré leur campagne : la Tanzanie, le Burundi, l’Erythrée, Haïti et la Corée du Nord.

Et parmi les pays pauvres qui ont commencé à vacciner, certains, notamment en Afrique subsaharienne, ont calé peu après le démarrage, faute de vaccins en quantité suffisante. En Afrique, 3,6 doses ont été administrées pour 100 habitants, soit 11 fois moins que la moyenne mondiale (39).

AstraZeneca plébiscité

Malgré les polémiques dont il a fait l’objet, le vaccin d’AstraZeneca/Oxford est le plus diffusé dans le monde, administré dans près de 80 % des pays et territoires qui vaccinent (au moins 171 sur 216). Le vaccin suédo-britannique est administré aussi bien dans des pays riches-même s’il y est parfois boudé par la population-que dans les pays pauvres, notamment grâce à Covax dont il est le principal fournisseur.

Il devance ses concurrents de Pfizer/BioNTech (au moins 102 pays, 47 %), Sinopharm et Moderna (au moins 48, 22 %), Spoutnik V (au moins 41, 19 %), Johnson & Johnson (au moins 31, 14 %) et Sinovac (au moins 24, 11 %).