(Bruxelles) L’Union européenne a écarté vendredi la possibilité d’un sommet avec le président russe Vladimir Poutine, car les conditions ne sont pas réunies, ont annoncé plusieurs dirigeants à l’issue d’un sommet européen à Bruxelles.

« Il n’a pas été possible de convenir aujourd’hui que nous devrions nous rencontrer immédiatement en sommet », a annoncé la chancelière Angela Merkel, qui souhaitait une telle rencontre avec le soutien de la France.

« Il est trop tôt parce que jusqu’à présent, nous ne voyons pas de changement radical dans le comportement de Vladimir Poutine », a expliqué le président de la Lituanie Gitanas Nauseda.

« S’engager sans aucune ligne rouge, sans aucune condition préalable, serait un très mauvais signal », a-t-il ajouté.

Angela Merkel a toutefois jugé « important que le dialogue soit maintenu et que nous travaillions sur le format de ce dialogue ».

Personnellement, j’aurais aimé un résultat « plus audacieux », a-t-elle conclu.

« J’ai soutenu l’Allemagne et la France pour un dialogue au plus haut niveau avec la Russie. Il convient désormais de préciser quels canaux de dialogue peuvent être utiles », a pour sa part déclaré le chancelier autrichien Sebastian Kurz.

« La relation avec la Russie ne peut pas se limiter à des sanctions économiques et à des expulsions de diplomates. À un moment donné, il faut avoir la possibilité de se réunir autour d’une table », a déclaré le premier ministre belge Alexander De Croo.

La France et l’Allemagne ont plaidé pour la relance d’un dialogue avec la Russie, mais l’idée de le reprendre au niveau des sommets entre l’UE et la Russie a divisé les dirigeants européens.

Ce dialogue sera engagé dans « des domaines d’intérêt de l’UE », précisent les conclusions adoptées lors du sommet. Les dirigeants européens discuteront ensuite « des formats et des conditions de ce dialogue avec la Russie », ajoute le texte.

Les dirigeants de l’UE ont appelé la Russie à faire preuve « d’un engagement plus constructif » et à « cesser ses actions contre l’UE et les pays de son voisinage ».

Ils se sont dits « prêts à réagir de manière ferme et coordonnée à toute nouvelle activité malveillante, illégale et perturbatrice de la Russie, en utilisant pleinement tous les instruments dont elle dispose ».

Le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell a été chargé de présenter « des options pour des mesures restrictives supplémentaires, y compris des sanctions économiques ».