(Londres) Les compagnies aériennes britanniques et américaines ont dit lundi espérer une annonce au G7 sur la réouverture rapide des vols transatlantiques, évoquant le succès des campagnes de vaccination et la nécessité de préserver les liens économiques entre les deux pays.

« Les frontières sont fermées depuis mars 2020 » et le début du plein choc de la pandémie au Royaume-Uni, avec le premier confinement strict, a rappelé Shai Weiss, directeur général de la compagnie britannique Virgin Atlantic.

« Nous demandons au premier ministre Johnson et au président Biden de montrer le chemin et d’ouvrir le ciel. Il faut qu’ils le fassent au Sommet du G7 », qui se tient en fin de semaine en Cornouailles (sud-ouest de l’Angleterre).

Il s’exprimait lors d’une conférence de presse en ligne, qui rassemblait les dirigeants des grands transporteurs américains et britanniques, ainsi que celui de l’aéroport londonien d’Heathrow.

« Nous pourrions être de retour et ajouter de nombreuses capacités (de vols) en quatre semaines », a estimé Scott Kirby, directeur général de l’américain United Airlines.

Il espère une annonce « au G7 au plus tard » pour une réouverture fin juin et estime que la demande est là. « Le pic de la saison est en ce moment. Chaque jour qui passe est perdu pour la reprise », explique-t-il.

Les compagnies aériennes assurent que reprendre les vols peut se faire en toute sécurité.

M. Weiss a demandé à Londres de « placer les États-Unis sur la liste verte parce que les données plaident pour cela ».

Le pays est pour l’instant sur la liste orange, ce qui signifie que Londres recommande de ne pas s’y rendre, mais ne l’interdit pas. Les voyageurs revenant des États-Unis doivent respecter une quarantaine pouvant aller jusqu’à 10 jours.

Sean Doyle, PDG de British Airways, rappelle que les liaisons transatlantiques sont en grande partie des voyages d’affaires, les plus lucratifs pour les transporteurs, aux côtés des voyages touristiques.

Il affirme que les deux pays ont « un faible niveau d’infection et un haut niveau de vaccination ».

Pour le patron de l’aéroport d’Heathrow, John Holland-Kaye, il s’agit avant tout de préserver les échanges économiques et les emplois.

« C’est une relation spéciale économique » et pas seulement politique, selon lui.

Enfin le PDG d’American Airlines, Doug Parker, estime que la reprise du trafic transatlantique serait un « signal » important pour le monde.

Interrogé sur la mise en place d’un couloir aérien avec les États-Unis, Downing Street n’a pas souhaité commenter.

« Nous voulons évidemment ouvrir nos portes aux pays vers lesquels il est sûr de voyager en utilisant notre système rouge-orange-vert […] et nous sommes en contact avec plusieurs pays et le travail continue », a déclaré un porte-parole du premier ministre.

Le secteur aérien britannique espère une réouverture des vols vers les États-Unis, alors que la saison touristique vers les destinations ensoleillées d’Europe du Sud s’annonce sous de mauvais auspices.

Le Royaume-Uni a annoncé vendredi le retour de la quarantaine pour les passagers arrivant du Portugal, un des très rares pays à être sur la liste verte.

Il rejoint désormais des pays comme la France, l’Italie, l’Espagne et la Grèce, classés « orange ».

« Il est clair que la stratégie du gouvernement en matière de santé continue d’empêcher toute reprise importante des voyages internationaux », a regretté Mark Tanzer, directeur général de l’association des voyagistes britanniques (ABTA).