(Genève) Les ONG Human Rights Watch et Amnistie internationale ont appelé jeudi Covax, le système de partage des vaccins anti-COVID-19, à « accroître la transparence » en rendant notamment publics ses contrats avec les fabricants de vaccins.

L’objectif est « de rendre les vaccins rapidement disponibles et financièrement abordables pour tous », ont déclaré dans un communiqué commun Human Rights Watch, Amnistie et l’ONG américaine de protection des consommateurs Public Citizen.

« Les gouvernements et les autres bailleurs de fonds du Covax devraient exiger un maximum de transparence et de responsabilité, notamment afin de vérifier le respect par les compagnies pharmaceutiques de leurs engagements à fournir le Covax à prix coûtant ou avec une marge de profit minimale, grâce à des audits assurés par des tierces parties dont les résultats doivent être rendus publics », ont-elles indiqué.

Créé pour aider les pays pauvres à accéder aux doses, Covax, qui est financé notamment par les États, est confronté à une sérieuse insuffisance de financement. Il se fournit principalement en vaccins d’AstraZeneca produits en Inde et en Corée du Sud.  

Il a également signé des contrats avec d’autres fabricants, parmi lesquels Pfizer/BioNTech, Moderna et Johnson & Johnson (qui produit le vaccin Janssen), mais il n’a pu toutefois distribuer que 49 millions de doses dans le monde jusqu’à présent, car l’Inde a bloqué les exportations du Serum Institute of India, qui fabrique le vaccin d’AstraZeneca.

« Rendre publics les contrats et les prix, tout en partageant les éléments relevant de la propriété intellectuelle, est un bon moyen de commencer à s’assurer que les vaccins soient financièrement abordables et disponibles pour les milliards de personnes qui en ont désespérément besoin », a déclaré Arvind Ganesan, directeur de la division Entreprises et droits humains à HRW.

Les trois ONG ont donc écrit le 6 janvier à Covax pour lui demander de rendre publics tous les contrats concernant la recherche et le développement en matière de vaccins et les processus d’approvisionnement, et de divulguer des détails supplémentaires concernant la participation de pays et de l’industrie pharmaceutique, et la tarification des livraisons.

Pour les ONG, Covax ne devrait pas s’appuyer sur des clauses de confidentialité, mais « rendre publics tous ses contrats afin de faciliter la responsabilisation des acteurs dans l’utilisation des dépenses publiques ».

Une porte-parole de l’Alliance du vaccin (Gavi), une des chevilles ouvrières du Covax, a déclaré à l’AFP que le système « fait tout ce qu’il peut pour être aussi transparent que possible ».

Mais, elle estime « qu’il faut laisser une marge de manœuvre » à ceux qui mettent sur pied le plus grand et le plus complexe programme de distribution de vaccins de l’histoire.

Elle a assuré que une fois les vaccins achetés, l’UNICEF, partenaire du Covax, publiera les prix.