(Genève) L’OMS a annoncé mercredi que le vaccin anti-COVID-19 élaboré par AstraZeneca pouvait être administré aux plus de 65 ans et dans les pays où circulent des variants, mais l’agence européenne du médicament veut savoir quels vaccins sont vraiment efficaces contre ces variants.

« Les personnes de plus de 65 ans devraient recevoir le vaccin », a déclaré le président du Groupe d’experts de l’Organisation mondiale de la santé, Alejandro Cravioto.

L’efficacité de ce vaccin avait été mise en doute ces dernières semaines dans ces deux cas : personnes âgées et pays où les variants circulent.

Le vaccin AstraZeneca, que le Royaume-Uni a été le premier à administrer à sa population dès décembre, a déjà été approuvé par plusieurs autres pays et par l’UE.

Malgré les assurances de l’OMS, l’Afrique du Sud s’est dite prête à revendre ou échanger un million de doses d’AstraZeneca, écarté au profit de celui de Johnson & Johnson.

Pour tenter d’y voir plus clair, l’Agence européenne du médicament (EMA) a annoncé mercredi avoir demandé à tous les développeurs de vaccins d’évaluer si leur produit est efficace contre les nouvelles mutations du coronavirus.

L’Agence a indiqué qu’elle « élabore des lignes directrices pour les fabricants prévoyant des changements aux vaccins COVID-19 existants, pour lutter contre les nouveaux variants du virus ».

L’émergence de plusieurs variants-dits britannique, sud-africain ou encore brésilien — fait craindre une contagiosité plus forte du virus et une moindre protection pour les personnes vaccinées.

Face à ces inquiétudes, l’Union européenne a affirmé mercredi vouloir muscler sa production de vaccins.

« Nous avons sous-estimé les difficultés liées à la production de masse […] Nous avons été trop optimistes, et sans doute trop confiants sur la livraison en temps voulu des doses commandées », a admis la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen.

« Nous devons améliorer la montée en puissance des capacités », a-t-elle insisté.

« Il y a un point sur lequel on n’a pas été assez bons, pas assez forts, pas assez rapides, c’est l’investissement dans le développement du vaccin », a renchéri le secrétaire d’État français aux Affaires européennes Clément Beaune, déplorant un « décrochage européen ».

Dans la foulée, AstraZeneca a dit s’associer avec l’allemand IDT Biologika afin d’être capable de produire dès le deuxième trimestre davantage de vaccins pour l’Europe.

Le laboratoire allemand BioNTech a pour sa part annoncé mercredi le démarrage de la production de son vaccin, conçu avec l’Américain Pfizer, dans une nouvelle usine à Marbourg (Allemagne), destinée à augmenter les livraisons.

En attendant, la chancelière Angela Merkel a annoncé mercredi soir la prolongation jusqu’au 7 mars de la plupart des restrictions en place en Allemagne. La Grèce va de son côté durcir à partir de jeudi son confinement national.

Fonds de relance UE adopté

L’UE, qui a franchi mardi soir le seuil symbolique des 500 000 décès liés à la COVID-19, a vu toutefois la tendance s’améliorer depuis quelques jours.

Sur la semaine du 3 au 9 février, 103 250 nouveaux cas ont été recensés quotidiennement en moyenne dans les 27 pays du bloc, soit 16 % de moins que sur les sept jours précédents. Le nombre de décès s’élevait à 3137 enregistrés chaque jour en moyenne (-7 %).

Pour amortir l’impact économique de la crise sanitaire, les eurodéputés ont approuvé mercredi le fonds de relance massif destiné à aider les pays de l’UE, le déblocage des 672,5 milliards d’euros ne devant toutefois pas intervenir avant plusieurs mois.

Aux États-Unis, le débat se poursuit sur le gigantesque plan d’urgence de 1900 milliards de dollars proposé par le président Joe Biden pour aider les PME et les ménages les plus vulnérables.

« Nous sommes encore très loin d’un marché du travail solide », a estimé Jerome Powell, le président de la Banque centrale américaine. « La reprise dépend toujours de la capacité à contrôler la propagation du virus », a-t-il jugé.

Les Américains pourront dès jeudi se faire vacciner dans les pharmacies du pays. Dans l’État de New York, les grandes salles de spectacle et les stades pourraient partiellement rouvrir à partir du 23 février, une première après presque un an de fermeture.

Le Japon en quête de seringues

Après un mois de mission à Wuhan, en Chine, les experts dépêchés par l’OMS n’ont pu percer les origines de la pandémie et plusieurs questions restent en suspens comme l’origine animale du virus ou la thèse, avancée par Pékin, selon laquelle il aurait pu être importé en Chine via des aliments surgelés.

Au Japon, pays hôte des JO l’été prochain, la campagne vaccinale commencera la semaine prochaine, a annoncé mercredi son premier ministre, mais les autorités travaillent d’arrache-pied pour se procurer des seringues adaptées afin de ne pas gaspiller les doses.

En Russie ce sont quelque 1,7 million de personnes qui ont été vaccinées, le pays ayant franchi le cap des quatre millions d’infections mercredi, selon les autorités qui ont récemment admis que l’épidémie était plus meurtrière qu’annoncée.

L’Argentine de son côté a passé la barre des deux millions de cas de coronavirus, tandis que le nombre de décès approche les 50 000.

Plus de 151 millions de doses de vaccins anti-COVID-19 ont été administrées dans au moins 91 pays ou territoires, selon un comptage réalisé par l’AFP mercredi.

La pandémie a fait plus de 2,34 millions de morts dans le monde depuis fin décembre 2019, selon un bilan établi par l’AFP à partir de source officielle mercredi.