(Moscou) Le dernier dirigeant de l’URSS Mikhaïl Gorbatchev a dit lundi attendre du président élu américain Joe Biden qu’il prolonge le traité de désarmement nucléaire New Start avec la Russie, puis soutienne de nouvelles avancées dans ce domaine.

« Pendant la campagne électorale, il (Joe Biden) a dit qu’il fallait prolonger l’accord », a souligné M. Gorbatchev dans un interview à l’agence de presse russe Ria Novosti publiée lundi.  

« Mais ce n’est qu’une première étape », a poursuivi l’ancien chef d’État. « Il faut aussi s’entendre sur de futures réductions (des armements, NDLR) ainsi que discuter et corriger les doctrines militaires ».

Mikhaïl Gorbatchev a également soutenu que les pourparlers devaient aller dans le sens d’une « non-utilisation des armes nucléaires » et non « d’une limitation de leur emploi, comme c’est le cas actuellement ».

Il a indiqué avoir rencontré plus d’une fois Joe Biden qui, selon M. Gorbatchev, avait soutenu en tant que sénateur tous les accords de réduction des armements nucléaires américano-soviétiques.

Successeur du traité Start I, signé en 1991 par Mikhaïl Gorbatchev et George H. W. Bush, le traité New Start maintient les arsenaux des deux pays bien en deçà de leur niveau de la Guerre froide. En vigueur depuis 2011, il limite à 700 le nombre de lanceurs nucléaires stratégiques déployés et à 1550 le nombre de têtes nucléaires.

Son expiration prochaine, le 5 février, a été source de tensions entre Washington et Moscou, qui se disputent sur les termes de son renouvellement.

Fin octobre, les vues américaines et russes semblaient s’être rejointes sur la possibilité d’un gel « conjoint » du nombre de têtes nucléaires, afin de poursuivre les consultations sur le futur du contrôle de ces armements.

Les États-Unis insistent pour que la Chine se joigne aux discussions, mais Pékin, qui considère que son arsenal est encore bien inférieur à celui de Moscou ou Washington, refuse d’y participer.

Mikhaïl Gorbatchev a lui appelé à ce que « d’autres puissances nucléaires » se joignent aux négociations et à ce que Washington et Moscou « se préoccupent pleinement » de cette question « très complexe » pour le bien de tous.