(Paris) Un vaccin développé par Pfizer (États-Unis) et BioNTech (Allemagne) est « efficace » à 90 % pour prévenir les infections à COVID-19 selon l’essai à grande échelle de phase 3 en cours, dernière étape avant une demande d’homologation, ont annoncé conjointement ces sociétés pharmaceutiques.

La protection des patients a été obtenue sept jours après l’injection de la deuxième dose du vaccin et 28 jours après la première, selon les résultats préliminaires.

« Plus de huit mois après le début de la pire pandémie en plus d’un siècle, nous pensons que cette étape représente un pas en avant significatif pour le monde dans notre bataille contre la COVID-19 », a déclaré le président-directeur général de Pfizer, Albert Bourla, dans un communiqué.

« Le premier ensemble de résultats de notre essai de vaccin COVID-19 de phase 3 fournit la preuve initiale de la capacité de notre vaccin à prévenir la COVID-19 », ajoute-t-il.

L’annonce des deux groupes pharmaceutiques a été saluée par le président américain Donald Trump. « La Bourse est en forte hausse, un vaccin arrive bientôt. Efficacité de 90 %. Quelle excellente nouvelle ! », a-t-il tweeté.

L’annonce des deux sociétés a provoqué un bond des Bourses européennes.

Sur la base de projections, Pfizer et BioNTech ont déclaré qu’elles prévoyaient de fournir jusqu’à 50 millions de doses de vaccins dans le monde en 2020 et jusqu’à 1,3 milliard de doses en 2021.

Le « taux d’efficacité vaccinale de plus de 90 % » a été mesuré en comparant le nombre de participants infectés par le nouveau coronavirus dans le groupe qui a reçu le vaccin et dans celui sous placebo, expliquent Pfizer et Biontech dans leur communiqué.  

Dans une grande partie du monde, les taux d’infections à la COVID-19 atteignent des niveaux records, les unités de soins intensifs des hôpitaux se remplissent et le nombre de morts ne cesse d’augmenter.

Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), 10 essais cliniques de vaccins sont actuellement en phase 3 dans le monde, dont ceux de la biotech américaine Moderna, de plusieurs laboratoires étatiques chinois et du britannique AstraZeneca, en collaboration avec l’université d’Oxford. Pfizer et BioNTech sont les premiers à rendre publics des résultats intermédiaires de ces essais.

Aucun vaccin n’a encore reçu d’approbation pour une distribution commerciale à grande échelle. Mais les autorités chinoises ont donné leur feu vert à une utilisation d’urgence pour certains de ces vaccins.

En Russie, une grande partie de l’élite politique a dit s’être fait vacciner par le vaccin Spoutnik V, que le gouvernement espère déployer massivement dans les prochains mois. Le pays a soumis fin octobre à l’OMS une demande de préqualification de ce vaccin, « enregistré » par les autorités début août, ce qui correspond en Russie à l’étape préalable à la phase finale des essais cliniques. Un deuxième vaccin russe a été enregistré mi-octobre.