(Erevan) L’Arménie a rapporté samedi que de « violents combats » opposaient les troupes azerbaïdjanaises aux soldats de la république sécessionniste du Nagorny Karabakh autour de Choucha, ville clé ouvrant la route vers la capitale régionale Stepanakert.

Depuis la reprise des combats le 27 septembre, les forces azerbaïdjanais ont regagné d’importantes portions de territoires au sud du Nagorny Karabakh et se rapprochent depuis plusieurs jours de Choucha et d’une route vitale reliant la capitale séparatiste à l’Arménie.

Érigée au sommet d’une montagne, Choucha est située sur cette route. Surnommée la « Jérusalem du Nagorny Karabakh », elle revêt en outre une importance symbolique pour les deux camps.

Une porte-parole du ministère arménien de la Défense, Chouchan Stepanian, a fait état de « combats particulièrement intenses et violents » dans la nuit de vendredi à samedi à l’extérieur de Choucha, ajoutant que de nombreuses attaques des troupes azerbaïdjanaises avaient été déjouées.

Les combats se sont poursuivis dans la journée de samedi selon un autre porte-parole de l’armée arménienne, Artsoun Ovanissian. « Aucune perte, aucun retrait. Les combats dans les environs de Chouchi se poursuivent », a-t-il écrit sur Facebook, utilisant le nom arménien de la ville.

Des bombardements ont aussi touché la ville, qui abrite une cathédrale arménienne emblématique de la région, selon Erevan. Le ministère azerbaïdjanais de la Défense a rejeté cette affirmation, « complètement fausse ».

Les autorités du Nagorny Karabakh ont aussi annoncé que Stepanakert avait été frappé par des roquettes Grad et Smertch, sans faire de blessés.

Au début des années 1990, une première guerre dans la région avait fait 30 000 morts et aboutit à la sécession du Nagorny Karabakh, région majoritairement peuplée d’Arméniens, de l’Azerbaïdjan. Aucun traité de paix n’a jamais été signé et les affrontements étaient réguliers depuis.

Ces nouveaux combats sont toutefois les pires depuis près de trente ans et ont fait plus de 1250 morts mais le nombre de victimes est probablement beaucoup plus élevé, l’Azerbaïdjan notamment ne communiquant pas ses pertes militaires.  

Trois tentatives de trêve humanitaire négociées respectivement sous l’égide de la Russie, de la France et des États-Unis, ont volé en éclats.

Cette semaine, l’ONU a évoqué la possibilité de crimes de guerre en raison d’attaques « indiscriminées » contre des civils et de vidéos jugées crédibles montrant l’exécution de prisonniers de guerre arméniens.

Tandis qu’Erevan a demandé à Moscou une assistance militaire, Bakou bénéficie du soutien appuyé de la Turquie, accusée de lui fournir des spécialistes et des mercenaires.