(Paris) Au moins dix millions de cas de COVID-19 ont été jusqu’à présent recensés en Europe, la zone où l’épidémie progresse le plus actuellement, et neuf millions aux États-Unis, qui ont atteint un record de nouvelles contaminations.

Sur le Vieux continent, où les mesures les plus strictes, à savoir un reconfinement généralisé, viennent d’entrer en vigueur en France,  le nombre des cas supplémentaires enregistrés a augmenté de 41 % en une semaine. Soit la moitié de ceux signalés ces sept derniers jours dans le monde, selon un comptage réalisé par l’AFP à partir de bilans fournis par les autorités de santé.

Les pays européens constituent ainsi la troisième région la plus touchée derrière l’Amérique latine et les Caraïbes (11,2 millions de cas) et l’Asie (10,5). Sur l’ensemble de la planète, ce sont plus de 45 millions d’êtres humains qui ont été atteints, dont près de 1,2 million ont perdu la vie.  

L’Europe occupe en outre la deuxième place pour le nombre des personnes (275 000) tuées par le nouveau coronavirus depuis qu’il y est apparu en début d’année, derrière l’Amérique latine et les Caraïbes (près de 399 000) et devant les États-Unis (229 000).

De plus, au moins 14 pays européens ont connu cette semaine un nombre record d’hospitalisations liées à la pandémie.

Emboîtant le pas à l’Irlande et au Pays de Galles, la France, dont 36 000 habitants ont au total péri, est pour la deuxième fois reconfinée, depuis vendredi 0 h (19 h jeudi).

Cette mesure ne sera pas tout à fait identique à celle très stricte appliquée au printemps pendant deux mois, au moment de la première vague.  

Les crèches, écoles, collèges et lycées doivent en effet rester ouverts avec un protocole sanitaire renforcé.  

Mais les commerces « non essentiels » seront de nouveau fermés, tout comme les salles de cinéma et de spectacle.

« Confinement plus sévère » en Belgique

Pays où le coronavirus circule le plus intensément, la Belgique a de son côté décidé un « confinement plus sévère », évoquant « des mesures de la dernière chance » pour tenter de ralentir la pandémie.

Il s’agit pour « au moins un mois et demi » de la fermeture des commerces « non essentiels » et de l’obligation du télétravail pour les entreprises où il est possible, tandis que cafés, restaurants, institutions culturelles et clubs sportifs ont déjà arrêté leurs activités.

Le premier ministre Alexander De Croo a également annoncé la limitation des invitations chez soi à une seule personne. En extérieur, il sera possible de se déplacer à quatre en respectant les gestes barrières.

Sans aller forcément jusqu’au confinement, les autres pays européens se barricadent les uns après les autres pour faire face à une deuxième vague meurtrière, comme l’Espagne, où cinq régions dont celle de Madrid bouclent leur territoire vendredi.

Jugeant ces dispositifs trop sévères, des centaines de personnes ont manifesté vendredi à Barcelone et des heurts ont éclaté avec la police.

En Angleterre, ce sont 11 millions d’habitants, soit un cinquième de la population, qui seront soumis dans les jours à venir aux restrictions les plus strictes, avec notamment interdiction de rencontrer des personnes n’appartenant pas à leur foyer à l’intérieur. Mais le gouvernement britannique résiste toujours aux appels à confiner l’Angleterre.

L’Allemagne va également vivre un mois de novembre au ralenti : bars, restaurants, équipements culturels et de loisirs vont garder leurs portes closes à partir de lundi et jusqu’en décembre, tandis que les séjours touristiques à l’hôtel seront interdits.

L’objectif de ce « confinement allégé » : freiner suffisamment la propagation du virus, sans pour autant fermer commerces et usines, surtout après l’annonce vendredi d’une bonne reprise économique au 3e trimestre, après la chute historique le trimestre précédent.

Premier pays touché en février en Europe par l’épidémie, qui y a fait jusqu’ici plus de 38 000 morts, l’Italie a quant elle recensé vendredi un record de nouveaux cas quotidiens, plus de 31 000.  

Le même jour, le parlement tchèque a voté la prolongation de l’état d’urgence sanitaire jusqu’au 20 novembre

Record de nouveaux cas aux États-Unis et en Iran

Ailleurs dans le monde, l’Iran a enregistré un record de nouveaux cas en 24 heures, près de 8300, la Tunisie a instauré un couvre-feu à partir de 19 h en semaine et 18 h le week-end et, au Sri Lanka, la capitale, Colombo, est reconfinée pour au moins trois jours.

A Moscou, le célèbre chef d’orchestre Alexandre Vedernikov, qui avait contracté la COVID-19, s’est éteint à l’âge de 56 ans.

La situation continue également de s’emballer aux États-Unis, où le candidat démocrate Joe Biden a fait de la gestion de la crise sanitaire son principal angle d’attaque contre Donald Trump à quelques jours de l’élection présidentielle.  

La première puissance mondiale a enregistré vendredi un nouveau record de cas en 24 heures, recensant pour la première fois plus de 91 000 nouvelles contaminations, selon un comptage de l’université Johns Hopkins.