(Genève) La pandémie de coronavirus est un « signal d’alarme » pour la communauté internationale, a estimé lundi le patron de l’OMS, appelant à une réforme plus rapide de l’organisation afin qu’elle réponde plus efficacement aux urgences sanitaires.

S’exprimant à l’occasion d’une session extraordinaire du Conseil exécutif de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) sur la riposte à la COVID-19, Tedros Adhanom Ghebreyesus a vigoureusement défendu le travail réalisé par l’organisation, accusée notamment par le président américain Donald Trump d’incompétence dans sa gestion de la pandémie.

M. Tedros a également défendu la réforme menée par l’OMS au cours de ces trois dernières années, mais a reconnu qu’il fallait en accélérer le rythme.

« Nous ne sommes pas sur la mauvaise voie, […], mais nous devons aller plus vite. La pandémie est un signal d’alarme pour nous tous », a-t-il déclaré, masqué.

Cette réunion extraordinaire du Conseil exécutif de l’OMS, qui réunit les représentants de 34 pays élus pour une période de trois ans et est chargé de préparer et mettre en œuvre les décisions des membres de l’organisation, n’est que la cinquième de son histoire.

Elle a été convoquée par l’OMS pour donner suite à une résolution approuvée par les États membres en mai, prévoyant une « évaluation indépendante » de la réaction de l’agence onusienne et de la communauté internationale à la pandémie.

Le patron de l’OMS a souligné lundi la nécessité de renforcer la surveillance internationale des pays.

« Le monde a besoin d’un système robuste d’évaluation entre pairs », a-t-il dit, citant en exemple l’Examen périodique universel mis en place par le Conseil des droits de l’Homme, un examen auquel doivent se soumettre tous les membres de l’ONU tous les quatre ou cinq ans.

« Nous encourageons les pays à venir avec de nouvelles idées », a poursuivi l’Éthiopien, ajoutant : « Nous devons être ouverts au changement et nous devons mettre en œuvre les changements dès maintenant ».

L’OMS a décrété l’alerte mondiale le 30 janvier face à la COVID-19. L’institution a été vivement critiquée depuis, en particulier par les États-Unis, pour avoir tardé à décréter cet état d’urgence, alors que le coronavirus avait été signalé dès la fin décembre en Chine.  

L’organisation a également été critiquée pour des recommandations jugées tardives ou contradictoires, notamment sur le port du masque ou les modes de transmission du virus.

D’autres ont également souligné que l’OMS manquait à la fois de ressources budgétaires et d’indépendance face aux États.

La pandémie du nouveau coronavirus a fait plus d’un million de morts. Environ 10 % de la population mondiale pourrait avoir été infectée, a indiqué le directeur des urgences sanitaires à l’OMS, Michael Ryan, devant le Conseil exécutif.