(Kaboul) Les talibans et Washington sont sur le point de signer au Qatar un accord historique, après plus d’un an de négociations, ont indiqué mardi des sources concordantes.

« Tous les détails ont été finalisés et le conseil dirigeant (des talibans) a donné son aval à l’équipe des négociateurs talibans », a assuré une source au sein des insurgés afghans, basée au Pakistan.

A Doha, un haut responsable afghan a assuré que cet accord pourrait être signé le 29 février dans la capitale qatarie, si la « réduction de la violence » annoncée par les Américains et les talibans est respectée.

Cette trêve partielle, qui doit durer une semaine, mais ne semble pas avoir démarré – une attaque talibane contre l’armée afghane ayant été recensée dimanche dans le Nord –, a été conclue en vue de mener à la signature d’un accord entre États-Unis et talibans.

Retrait américain en échange de garanties

Celui-ci prévoit le retrait des troupes américaines du pays en échange de garanties sécuritaires des insurgées.

Une fois signé, il doit ouvrir l’étape suivante des négociations, cette fois entre les talibans et le gouvernement de Kaboul, avec comme objectif un accord de paix global.

À plusieurs reprises, les talibans et Washington ont semblé sur le point de signer ce premier accord, sans pour autant aboutir. En septembre 2019, les négociations directes avaient été rompues par Donald Trump, qui les avait ensuite relancées en novembre.

Jeudi dernier, le président américain a estimé qu’un accord bilatéral était « très proche ».

« La dernière fois aussi, nous étions prêts à signer l’accord, mais le président américain Trump a pris la décision de faire marche arrière sur ce qui avait été décidé par les équipes à Doha », a dénoncé la source talibane.

« Cette fois, cela va avoir lieu », a-t-il assuré.

Samedi, le président afghan Ashraf Ghani, dont la réélection vient d’être annoncée officiellement, a dit espérer un accord entre les États-Unis et les talibans dans les dix jours.

Il a toutefois reconnu qu’un doute subsistait sur la sincérité des rebelles d’arrêter la violence, une fois les soldats américains partis : « C’est la question à un milliard de dollars », a-t-il déclaré, lors d’une conférence à Munich, en Allemagne.