(Erevan) Les autorités arméniennes du Nagorny Karabakh ont affirmé mercredi que plusieurs dizaines de leurs militaires avaient été faits prisonniers par l’Azerbaïdjan dans cette région indépendantiste, malgré un récent accord de cessez-le-feu.

« Malheureusement, plusieurs dizaines de nos soldats ont été capturés près de Khtsaberd », a affirmé le président du Karabakh, Arayik Haroutiounan, dans un message publié sur Facebook.

Cette annonce intervient alors que la force de maintien de la paix russe a confirmé samedi une première violation du cessez-le-feu après des échanges de tirs.  

Entré en vigueur le 10 novembre, cet accord de cessation des hostilités a acté une cuisante défaite arménienne et attribué à Bakou d’importants territoires.

Située dans le sud du Karabakh, tout près de la nouvelle ligne de front entre les deux camps, le village de Khtsaberd a été visé ce week-end par des attaques azerbaïdjanaises, selon Erevan, tandis que Bakou dit avoir répondu à des « provocations ».

Selon Artak Beglarian, responsable du Karabakh responsable des questions des droits humains, « près de 60 militaires de différentes divisions » ont été portés disparus dans les environs de Khtsaberd.

Dimanche, Bakou a annoncé la mort de quatre de ses soldats, tués selon le ministère de la Défense dans deux accrochages fin novembre et début décembre avec des unités arméniennes ayant refusé de se retirer dans la région d’Hadrout, en violation de l’accord de novembre.

Le Nagorny Karabakh, une région à majorité arménienne soutenue par Erevan, a fait sécession de l’Azerbaïdjan au début des années 1990, entraînant une première guerre ayant fait 30 000 morts et des centaines de milliers de réfugiés.

La reprise intensive des combats, entre septembre et novembre, a fait plus de 5000 morts, dont des dizaines de civils.

En début de semaine, les deux camps ont commencé des échanges de prisonniers capturés pendant ces six semaines d’affrontements.