(Washington) Les États-Unis ont enregistré un nombre record de contaminations à la COVID-19, signe que l’épidémie reste vive en attendant les campagnes de vaccins, déjà lancée en Russie et prévue mardi au Royaume-Uni.

Le pays le plus endeuillé par l’épidémie (plus de 281 000 morts) a enregistré près de 230 000 nouveaux cas de contaminations et 2527 morts liés à la COVID-19 pour la seule journée de samedi, selon les chiffres de l’Université Johns Hopkins.  

Depuis deux semaines, le nombre quotidien de décès aux États-Unis est régulièrement supérieur à 2000, comme c’était le cas au printemps au pic de la première vague, et depuis cinq jours dépasse les 2500 morts par jour – du jamais vu.

PHOTO ROBERTO SCHMIDT, AGENCE FRANCE-PRESSE

Une installation publique à Washington, dans laquelle chaque drapeau représentant une des plus de 280 000 victimes de la COVID-19 aux États-Unis.

Au lendemain d’un nouveau rassemblement de Donald Trump où très peu de ses partisans respectaient les consignes sanitaires, les autorités de santé ont alerté dimanche sur la nécessité de respecter les gestes barrières et préconisé « l’usage universel » du masque, car « les États-Unis sont entrés dans une phase de transmission de haut niveau ».

« Le futur sera sombre ces six prochaines semaines », a déclaré sur CBS l’influent ancien chef de l’Agence des médicaments, Scott Gottlieb, prédisant 400 000 morts fin janvier.

Dans le petit hôpital United Memorial au Texas, le Dr Joseph Varon travaille sans congé depuis plus de 260 jours. Il dort une à deux heures par nuit. « Ne me demandez pas comment je fais ça », confie le médecin, qui a aussi pris 15 kilos. « Je mange tout ce qu’ils apportent, parce que vous ne savez pas quand vous pourrez remanger de nouveau ».

Le nouveau coronavirus a tué au moins 1 529 324 personnes et en a contaminé plus de 66 498 750 à travers le monde depuis son apparition en Chine il y a un an, selon un bilan établi dimanche par l’AFP.

Depuis le 24 novembre, plus de 10 000 nouveaux morts sont enregistrés chaque jour sur la planète (10 674 samedi), un niveau jamais atteint auparavant.

Début des vaccinations

Mais la lumière semble au bout du tunnel avec le lancement de campagnes de vaccinations, qui ont commencé samedi en Russie. Le vaccin Spoutnik V a été inoculé à Moscou aux travailleurs sociaux, aux personnels médicaux et aux enseignants dans 70 centres de vaccination ouverts dans la capitale.  

Le Royaume-Uni, pays le plus endeuillé d’Europe (61 014 morts), devrait emboîter le pas mardi. « Nous faisons passer en premier les plus vulnérables et les plus de 80 ans, le personnel des maisons de retraite » et du service public de santé, selon le ministre de la Santé Matt Hancock.

D’après certains journaux britanniques, la reine Élisabeth II, 94 ans, et son époux le prince Philip, 99 ans, seront vaccinés prochainement, le Mail on Sunday affirmant qu’ils comptent le rendre public afin « d’encourager le plus grand nombre à se faire vacciner ».

Comme dans nombre d’autres pays, une partie de la population reste méfiante face aux vaccins, conçus en un temps record.

Le Royaume-Uni a été le premier pays à donner son feu vert au vaccin des laboratoires Pfizer et BioNTech.  

La Belgique, la France et l’Espagne prévoient des campagnes de vaccinations en janvier, en se concentrant d’abord sur les plus vulnérables.

La course au vaccin s’est transformée en une compétition planétaire : 51 candidats vaccins sont actuellement testés sur des humains, 13 étant en dernière phase d’essais, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

Tour de vis en Corée

La Corée du Sud a relevé dimanche son alerte sanitaire à Séoul et dans la région au deuxième niveau le plus élevé, en raison d’une reprise de l’épidémie : avec 631 nouveaux cas dimanche, il s’agit du chiffre quotidien le plus élevé en neuf mois, alors qu’une stratégie agressive de tests et de traçage avait permis de contenir l’épidémie.

Dans le sud-est de l’Allemagne, la Bavière va durcir mercredi le confinement déjà en vigueur, instaurer un couvre-feu dans les zones à forte transmission et fermer certaines écoles, car « la situation est malheureusement grave », a estimé le ministre-président Markus Söder.

Au Portugal, la deuxième vague de COVID-19 a commencé à refluer, mais les autorités ont décidé de maintenir les restrictions sanitaires en vigueur, afin de pouvoir les alléger pendant les fêtes de fin d’année.

En Italie, les restrictions anti-COVID-19 ont été assouplies dimanche dans plusieurs régions comme la Toscane ou la Campanie, grâce notamment à l’allègement de la pression sur les hôpitaux et à la stabilisation de la courbe des contagions. Le pays, premier pays européen frappé durement par la première vague, a dépassé dimanche la barre des 60 000 morts et enregistré plus de 1,7 million de cas, selon le ministère de la Santé.

En Tunisie, le couvre-feu (entre 20 h et 5 h) en vigueur depuis octobre a été prolongé partout jusqu’au 31 décembre et le masque reste obligatoire.

Les mesures anti-Covid transforment les coutumes et traditions de Noël, provoquant l’annulation d’innombrables festivités et spectacles à travers la planète.

À Bethléem, où les chrétiens situent la naissance de Jésus, l’arbre de Noël a été exceptionnellement illuminé samedi soir sans public au lieu de la foule habituelle.

Et à Prague, Saint Nicolas en costume d’évêque a respecté les mesures barrières en distribuant des cadeaux avec une perche aux enfants passant en voiture au milieu de saltimbanques.