(Paris) La pandémie de coronavirus a fait à ce jour plus de 1,5 million de morts dans le monde pour près de 65 millions de cas selon un décompte de l’AFP jeudi, et ces chiffres vont encore augmenter malgré des campagnes de vaccination dont le début est annoncé comme imminent dans un certain nombre de pays.

Le Royaume-Uni, pays le plus endeuillé en Europe par le virus, a passé le cap des 60 000 morts au moment même où son gouvernement à annoncé le début la semaine prochaine de la vaccination.

Mais malgré l’espoir suscité par ces vaccins, la pandémie continue de frapper, avec un nombre record de près d’un millier de morts en 24 heures en Italie, premier pays d’Europe touché au début de l’année.

Depuis le 24 novembre, plus de 10 000 nouveaux morts sont enregistrés par jour en moyenne dans le monde, un niveau jamais atteint auparavant.

En France, où le virus a encore fait plus de 300 morts en 24 heures mais où le nombre de malades en réanimation diminue, le calendrier de la vaccination se précise. Elle sera gratuite pour tous, a annoncé le premier ministre Jean Castex, appelant les Français à se faire vacciner, « un acte altruiste ».

La campagne commencera en janvier pour les seniors en établissements de santé (un million), et se poursuivra en février pour les personnes fragiles par l’âge ou les pathologies (14 millions) puis au printemps pour l’ensemble de la population.

Le Royaume-Uni, où le nombre de morts a atteint jeudi 60 113 (414 décès en 24 heures), était devenu la veille le premier pays à approuver l’utilisation du vaccin développé par Pfizer et BioNTech contre la COVID-19.

Les premières vaccinations, sur les résidents et le personnel des maisons de retraite, doivent commencer dès la semaine prochaine.

« Des temps difficiles »

En Russie, Vladimir Poutine a demandé que les vaccinations « à grande échelle », gratuites, commencent « à la fin de la semaine prochaine ».  

Le Spoutnik V, développé par le centre de recherches Gamaleïa de Moscou, est dans la troisième et dernière phase d’essais cliniques auprès de 40 000 volontaires. Ses créateurs le disent efficace à 95 %, comme le Pfizer/BioNTech.

Les États-Unis, qui paient le plus lourd tribut à la pandémie avec plus de 274 000 morts, ont eux aussi franchi un nouveau palier mercredi, dépassant pour la première fois le cap des 100 000 hospitalisations.  

« La réalité est que décembre, janvier et février seront des temps difficiles », a prévenu le directeur des Centres de lutte contre les maladies (CDC), Robert Redfield, estimant que le virus pourrait encore tuer plus de 150 000 personnes d’ici février.

Obama, Bush et Clinton

Les anciens présidents américains Barack Obama, George W. Bush et Bill Clinton se sont dits prêts à se faire vacciner publiquement contre la COVID-19 afin d’encourager leurs concitoyens à en faire de même.

L’Agence américaine des médicaments (FDA) a aussi été sollicitée par Pfizer/BioNTech et, depuis lundi, par Moderna.  En cas de feu vert, les deux vaccins pourraient être disponibles en décembre dans le pays.  L’administration de Donald Trump prévoit ainsi d’avoir inoculé des doses à 100 millions de personnes aux États-Unis d’ici la fin du mois de février.

En Belgique le gouvernement a annoncé jeudi son intention de commencer dès janvier à vacciner les personnes les plus vulnérables, en commençant dans les maisons de retraite.

Dans ce pays où la pandémie a fait près de 17 000 morts, sous réserve du feu vert attendu de l’Agence européenne du médicament à leur mise sur le marché, « des vaccins seront disponibles au début du mois de janvier », a affirmé jeudi le premier ministre Alexander De Croo.

Restrictions en Italie

Alors que l’Angleterre est sortie mercredi d’un deuxième confinement de quatre semaines, en République tchèque les commerces, restaurants et musées ont rouvert jeudi.

Mais l’heure n’est pas à l’allègement partout en Europe : le gouvernement italien a adopté un décret-loi durcissant les conditions de déplacement à l’intérieur du pays pour les fêtes de fin d’année.

Du 21 décembre au 6 janvier, il y sera interdit de se déplacer d’une région à l’autre, sauf pour raisons de santé ou de travail.

L’Italie a enregistré jeudi 993 morts liées à la COVID-19 en 24 heures, un chiffre dépassant le record de 969 décès datant du 27 mars. La Lombardie (nord), la plus touchée, compte à elle seule 347 morts.

La Grèce a de son côté annoncé jeudi que le confinement serait à nouveau prolongé d’une semaine en raison de taux toujours élevés de contaminations.

La Suède a, elle, décidé de refermer ses lycées pour un mois, alors que la seconde vague de l’épidémie est au plus haut dans le pays scandinave.

Dans ce pays qui a attiré l’attention par une stratégie essentiellement non coercitive, la deuxième vague a largement dépassé les prévisions initiales de l’autorité de santé publique, qui pense désormais que le pic devrait être atteint autour de la mi-décembre.

Au total 1 500 038 décès, pour 64 774 705 cas, ont été recensés dans le monde depuis le début de la pandémie en Chine en décembre. L’Amérique latine et les Caraïbes sont la région du monde la plus touchée avec 452 263 morts, devant l’Europe (430 060 décès) et les États-Unis et le Canada (286 946).

L’Iran, pays du Proche et du Moyen-Orient le plus touché, a passé jeudi la barre du million de cas.