(Genève) Le chef de l’OMS, de retour au siège de l’agence après une quarantaine, a salué lundi les « nouvelles encourageantes » sur le front des vaccins contre la COVID-19, mais a mis en garde contre toute « complaisance ».

Tedros Adhanom Ghebreyesus s’est exprimé lors d’une conférence de presse virtuelle depuis le siège de l’Organisation mondiale de la santé à Genève, après avoir passé plus de 15 jours en quarantaine suite à un contact avec une personne positive au coronavirus.

« C’est le 17e jour maintenant. En l’absence de symptômes, et en suivant les protocoles à la lettre, je n’ai pas vu la nécessité de faire un test », a-t-il déclaré aux journalistes.

« Je peux vous assurer que je vais bien, et que je suis très, très occupé », a-t-il insisté.

À ses côtés, la responsable de la gestion de la pandémie à l’OMS, l’Américaine Maria Van Kerkhove, a indiqué que l’OMS avait enregistré depuis le début de la pandémie 65 cas parmi son personnel à Genève, dont 36 ont eu accès au siège de l’organisation.

Elle a précisé que cinq cas, faisant partie d’une même équipe, avaient été rapportés au cours de la semaine dernière, mais qu’une enquête épidémiologique était en cours pour déterminer si ces personnes avaient été infectées au sein du bâtiment ou à l’extérieur.

« Prudemment optimistes »

Sur le front des vaccins, l’annonce lundi par la société américaine Moderna d’un vaccin efficace à près de 95 % contre la COVID-19 apporte un nouvel espoir dans le monde.

« Nous continuons à recevoir des nouvelles encourageantes sur les vaccins et restons prudemment optimistes quant à la possibilité que de nouveaux outils commencent à arriver dans les prochains mois », a souligné Tedros Adhanom Ghebreyesus.

Mais « l’heure n’est pas à la complaisance », a-t-il poursuivi.

Plus tôt dans la journée, il avait par ailleurs prévenu lors d’une réunion qu’un vaccin ne suffira pas à lui tout seul à vaincre la pandémie.

Il a également dit aux journalistes être « extrêmement préoccupé par l’augmentation du nombre de cas dans certains pays », pointant la situation en Europe et sur le continent américain où « les travailleurs de la santé et les systèmes de santé sont poussés à bout ».

Il a jugé que « le moment est venu d’investir dans les systèmes qui permettront d’éviter de nouvelles vagues du virus ».

La pandémie a repris de plus belle dans de nombreux pays d’Europe, forçant les autorités à prendre de nouvelles mesures pour tenter de la maîtriser et les nouveaux cas explosent littéralement dans de très nombreux États des États-Unis.

Le chef de l’OMS a souligné que son agence avait constaté que les pays ayant suivi les mesures recommandées par l’agence onusienne – à savoir dépister, isoler, mettre en quarantaine et traiter les malades – s’en sortent mieux.

« C’est un virus dangereux. Les pays qui laissent le virus circuler librement jouent avec le feu », a déclaré Tedros Adhanom Ghebreyesus.

« Il n’y a aucune excuse à l’inaction. Mon message est très clair : agissez vite, agissez maintenant, agissez de manière décisive », a-t-il martelé, en dénonçant tout « laissez-faire ».

« Le moyen le plus rapide d’ouvrir les économies est de vaincre le virus », a-t-il assuré.