(Ankara) La Turquie a salué mardi la « grande victoire » de l’Azerbaïdjan face à l’Arménie au Nagorny Karabakh, au lendemain de la signature d’un accord de fin des hostilités parrainé par la Russie.

« C’est un grand succès pour l’Azerbaïdjan, une grande victoire. Des terres qui étaient occupées depuis 30 ans ont été reconquises », a déclaré le chef de la diplomatie turque Mevlüt Cavusoglu, dont le pays a pris fait et cause pour Bakou dans le conflit.

« Que cela serve de leçon » à l’Arménie, a-t-il ajouté lors d’une conférence de presse avec son homologue kirghize à Ankara.

« Les mauvais jours sont derrières, aujourd’hui est un jour de victoire ! », s’est réjoui le ministère turc de la Défense sur Twitter.

Lundi, l’Azerbaïdjan et l’Arménie ont signé sous l’égide de la Russie un accord de fin des hostilités dans le conflit du Nagorny Karabakh, qui consacre des victoires militaires azerbaïdjanaises après six semaines de combats meurtriers.

L’accord, entré en vigueur à 17 h lundi, a été signé par le président azerbaïdjanais Ilham Aliev et le premier ministre arménien Nikol Pachinian, ainsi que le président russe Vladimir Poutine.

Selon ce dernier, les belligérants gardent « les positions qu’ils occupent », consacrant des gains de territoires importants de l’Azerbaïdjan.

D’après cet accord, des militaires russes doivent être déployés pour assurer le maintien de la paix.  

Si la Turquie n’est mentionnée à aucun moment dans le texte, M. Cavusoglu a indiqué mardi que les négociations se poursuivaient au sujet du contrôle du cessez-le-feu.

« Maintenant, il y a la question de savoir comment cela va être supervisé, contrôlé. Nous continuons d’avoir des discussions à ce sujet », a affirmé le ministre turc.

Le Nagorny Karabakh, territoire majoritairement peuplé d’Arméniens, a fait sécession de l’Azerbaïdjan, entraînant une guerre ayant fait 30 000 morts dans les années 1990.

Depuis la fin septembre, les affrontements les plus sanglants depuis près de 30 ans opposaient séparatistes arméniens et armée azerbaïdjanaise, des combats qui ont tourné à l’avantage de Bakou.

La Turquie, qui soutient l’Azerbaïdjan, a été accusée d’envoyer des combattants syriens au Nagorny Karabakh pour épauler les forces de Bakou, ce que le président Recep Tayyip Erdogan a démenti.