(Washington) L’inquiétude face à la pandémie régnait toujours lundi aux États-Unis, où la barre des 130 000 morts de la COVID-19 a été dépassée, et des scientifiques internationaux alertaient sur la possible transmission du coronavirus dans l’air.

Le virus a fait officiellement plus de 130 240 morts dans le pays, qui continue de battre des records de contaminations (près de 55 000 en une journée lundi).

« Nous avons rouvert beaucoup trop tôt en Arizona », a déploré la maire de Phoenix Kate Gallego.

Le président Donald Trump continue pourtant d’affirmer que la crise est « sur le point » de s’achever, s’attirant l’ire entre autres du maire démocrate d’Austin, au Texas, Steve Adler, qui a qualifié ses propos de « dangereux » pour les habitants de sa ville, dont les services de réanimation risquent d’être débordés « d’ici dix jours ».

Plus de 230 scientifiques internationaux ont par ailleurs alerté sur « la transmission aérienne de la COVID-19 », soit la suspension des particules virales dans l’air, et non seulement par la projection de gouttelettes (par la toux, l’éternuement et la parole) sur le visage d’autrui ou des surfaces.

Ils ont par conséquent recommandé une ventilation vigoureuse des espaces publics intérieurs.  

A Paris, le Louvre a rouvert ses portes après plus de trois mois de fermeture.

Le musée le plus visité au monde, qui renferme des trésors comme la Joconde ou la Vénus de Milo, est accessible sur réservation pour éviter les foules d’avant la maladie, avec des créneaux de visites de 500 personnes toutes les demi-heures.

« Ça m’a énormément manqué. Je viens habituellement deux fois par mois », confie Julia Campbell, retraitée française d’origine écossaise. « Je vais en profiter pour rester plus longtemps », glisse cette passionnée d’archéologie.  

Le dispositif a été longuement étudié pour éviter tout incident sanitaire et les équipes logistiques se montrent confiantes car les lieux sont très spacieux.

« Inquiétude » en Catalogne

Le nombre de contaminations a aussi connu un embrasement en Inde, qui a annoncé lundi avoir recensé un total de près de 700 000 cas de COVID-19, ce qui en fait la troisième nation la plus touchée derrière les États-Unis et le Brésil. Le bilan humain est toutefois bien moindre, avec 19 693 décès.

La propagation du virus est particulièrement virulente dans les grandes villes de Bombay, Delhi et Chennai.

Pour faire face à l’afflux de malades, la capitale indienne a ouvert un centre d’isolement d’une capacité de 10 000 lits, pour certains en carton, dans un hall normalement dédié aux rassemblements religieux, et réquisitionné des hôtels et salles de réception. D’autres agglomérations ont ordonné des mesures de reconfinement.

La tendance demeure également inquiétante dans plusieurs pays d’Amérique latine. Le Chili a franchi le seuil des 10 000 morts et la Colombie celui des 4000 morts.  

Le Brésil a enregistré 620 morts supplémentaires en 24H dimanche. Pour autant, Sao Paulo rouvre ses bars et restaurants, et le port du masque n’est plus obligatoire dans les prisons surpeuplées.

Le président brésilien Jair Bolsonaro a par ailleurs annoncé à CNN Brésil qu’il présentait certains symptômes du nouveau coronavirus et qu’il s’était soumis à un test, dont les résultats seront connus mardi.

Et la ministre bolivienne de la Santé Eidy Roca a été hospitalisée pour des « complications dues à la COVID-19 ».

Face à une flambée d’infections dans la ville de Melbourne, l’Australie a décidé d’isoler l’État de Victoria du reste du pays. Et le reconfinement est de mise à partir de lundi à Antananarivo, la capitale de Madagascar, deux mois après la levée des restrictions.  

L’Europe, où l’évolution de la pandémie semble maîtrisée, s’inquiète tout de même d’une résurgence des cas, conduisant la mise en place de nouvelles restrictions locales.

Lundi, le Kosovo a décidé de réintroduire un couvre-feu dans la capitale Pristina et trois autres villes.

En Espagne, les autorités sanitaires se disent « très préoccupées » par la reprise de l’épidémie dans une région de 200 000 habitants en Catalogne (nord-est), soumise à des mesures d’isolement samedi, à l’instar d’une autre région côtière en Galice.

Certains foyers de contaminations en Espagne « atteignent des niveaux bien au-delà que ce qui est souhaitable », a déclaré l’épidémiologiste en chef du ministère de la Santé, Fernando Simon.

Bali veut rouvrir aux touristes

En Indonésie, pays d’Asie du Sud-Est qui connaît le plus lourd bilan (65 000 personnes infectées et 3241 morts), l’île de Bali veut rouvrir en septembre aux touristes internationaux.

« Nous devons continuer à faire tous les efforts pour gérer au mieux la COVID-19, et en même temps reprendre nos activités pour le bien de la communauté », a déclaré le gouverneur de Bali Wayan Koster.

Autre pays dépendant du tourisme, le Kenya reprendra ses vols internationaux et nationaux le 1er août.

La Grèce, qui avait reçu en 2019 quelque 3,5 millions de touristes Britanniques, a elle annoncé lundi le retour des vols directs depuis le Royaume-Uni le 15 juillet malgré les critiques, le pays de Boris Johnson essuyant le plus lourd bilan européen et le 3e au niveau mondial.  

Le monde de la mode cherche également à s’adapter : la Fashion week de Paris s’est ouverte lundi pour la première fois de son histoire sans défilé. Chaque maison dévoilera sa collection dans une vidéo diffusée pendant son créneau.

Le nouveau coronavirus a fait au moins 536 138 morts dans le monde depuis fin décembre, selon un bilan établi par l’AFP lundi.

La liste des médicaments potentiels, elle, se réduit toujours un peu plus : après l’hydroxychloroquine, les essais cliniques européens Solidarity et Discovery ont également abandonné le traitement lopinavir/ritonavir, jugé inefficace et suspecté d’effets indésirables.