(Paris) Au moins 4,5 milliards de personnes dans 110 pays ou territoires sont contraintes ou incitées par leurs autorités à rester confinées chez elles pour lutter contre la propagation de la COVID-19, selon un comptage réalisé vendredi à partir d’une base de données de l’AFP.

Cela représente près de six humains sur dix (environ 58 %), la population mondiale étant évaluée par l’ONU à 7,79 milliards de personnes en 2020.

Les mesures de confinement font tache d’huile depuis la mi-mars. Les 500 millions de confinés ont été dépassés le 18 mars, le milliard le 23 mars, les deux milliards le 24 mars, les trois milliards le 25 mars et les quatre milliards le 7 avril. Ce vendredi, ce sont au moins 4,5 milliards de personnes, dans 110 pays et territoires, qui sont appelés à rester chez elles.

La plupart — au moins 2,93 milliards d’habitants dans 66 pays et territoires — font l’objet d’un ordre de confinement obligatoire.

Aucune région du monde ne fait exception : l’Europe (Royaume-Uni, France, Italie, Espagne, une large partie de la Russie…), l’Asie (Inde, Ouzbékistan, Jakarta en Indonésie, Népal, Sri Lanka, la moitié des Philippines…), le Moyen-Orient (Irak, Arabie saoudite, Jordanie, Liban, Israël…), l’Afrique (Afrique du Sud, Maroc, les principales villes nigérianes, Zimbabwe, Rwanda…), l’Amérique (une large partie des États-Unis, Colombie, Argentine, Venezuela, Pérou, Bolivie…) ou encore l’Océanie (Nouvelle-Zélande).

Le Malawi et l’État de Khartoum, au Soudan, les rejoindront à partir de samedi.

Dans la plupart des cas, il est tout de même possible de sortir de chez soi pour travailler, acheter des produits de première nécessité ou se soigner.  

PHOTO MOSA'AB ELSHAMY, ASSOCIATED PRESS

Un homme fait des achats dans un marché de Rabat, au Maroc.

D’autres territoires (au moins 15 concentrant 1,03 milliard d’habitants) appellent leur population à rester chez elle, sans toutefois prendre de mesures coercitives. C’est notamment le cas du Mexique, d’une large partie du Brésil, du Japon, de l’Iran, de l’Allemagne, de la Suisse, de l’Ouganda et du Canada.

Au moins 25 nations ou territoires (environ 500 millions d’habitants) ont mis en place des couvre-feux, interdisant les déplacements en soirée et pendant la nuit. Cette modalité est très répandue en Afrique (Égypte, Kenya, Côte d’Ivoire, Burkina Faso, Mali, Sénégal, Guinée, Togo, Sierra Leone, Mauritanie, Gabon) et en Amérique latine (Chili, Guatemala, Équateur, République dominicaine, Panama, Porto Rico).

Ailleurs dans le monde, la Thaïlande, la Syrie, la Serbie ou le Koweit en ont également instauré.

Enfin, au moins quatre pays ont mis leurs principales villes en quarantaine, avec interdiction d’y entrer et d’en sortir. C’est le cas de Kinshasa (RDC), d’Almaty et Nur-Sultan (Kazakhstan) ou encore de Bakou (Azerbaïdjan).

À l’image de la ville de Wuhan, berceau de la pandémie qui a levé ses mesures de confinement le 8 avril (à l’exception de plusieurs quartiers), certains territoires commencent à envisager un déconfinement, notamment en Europe. La République tchèque prévoit une levée progressive du confinement à partir de lundi, la Suisse à partir du 27 avril, l’Italie à partir du 4 mai, la France à partir du 11 mai.