(Copenhague) La Chine a exigé lundi qu’un important journal danois, qui a irrité des musulmans de partout à travers le monde en publiant des dessins du prophète Mahomet il y a plusieurs années, s’excuse pour une caricature sur la nouvelle épidémie de coronavirus en Chine.

Le rédacteur en chef du « Jyllands-Posten », Jacob Nybroe, a déclaré que la caricature, qui montre le drapeau chinois avec ce qui ressemble à des virus au lieu des étoiles habituelles, n’était pas destinée à « se moquer de la Chine ou à la ridiculiser ».

Dans un communiqué, l’ambassade de Chine à Copenhague a exprimé sa « forte indignation » et a déclaré que la caricature imprimée lundi « est une insulte à la Chine ». Elle a ajouté que le dessin « franchissait la […] frontière éthique de la liberté d’expression, en plus d’offenser la conscience humaine ».

Le journal refuse de s'excuser

M. Nybroe a déclaré que son journal « ne peut pas s’excuser pour quelque chose que nous ne pensons pas être mal […] Pour autant que je puisse voir, il existe deux types différents de compréhension culturelle ici. »

La première ministre danoise Mette Frederiksen a noté que la liberté d’expression au Danemark inclut les dessins.

« Nous avons une tradition très, très forte au Danemark, non seulement pour la liberté d’expression, mais aussi pour les dessins satiriques, et nous continuerons de l’avoir dans l’avenir », a ajouté Mme Frederiksen. « C’est une position danoise bien connue, et nous ne changerons pas cela. »

La Chine a confirmé plus de 4500 cas de ce nouveau virus, ainsi que plus de 100 décès. La plupart se trouvent dans la ville centrale de Wuhan, où l’épidémie a commencé en décembre.

En septembre 2005, le Jyllands-Posten avait publié 12 caricatures montrant le prophète Mahomet. Ce geste avait provoqué un scandale parmi certains musulmans, qui considèrent généralement que toute représentation de Mahomet est blasphématoire.

Le journal avait déclaré qu’il avait voulu vérifier si les caricaturistes appliqueraient l’autocensure lorsqu’on leur a demandé de représenter Mahomet. Aucune loi danoise n’avait été violée avec la publication des caricatures.