(Genève) Les États-Unis ont indiqué mardi vouloir inclure la Chine dans le cadre des discussions qu’ils mènent avec la Russie sur les armes nucléaires.

« Étant donné que le stock (d’armes nucléaires) de la Chine devrait doubler au cours des 10 prochaines années, nous pensons qu’il est temps d’avoir cette discussion trilatérale », a déclaré aux journalistes l’ambassadeur des États-Unis auprès de la Conférence du désarmement à Genève, en Suisse, Robert Wood.

« Il est dans notre intérêt, et franchement dans l’intérêt de toute la communauté internationale, d’avoir la Chine à la table des discussions avec la Russie et les États-Unis pour parler non seulement de certaines questions nucléaires, mais aussi de la doctrine et de la sécurité stratégique », a-t-il ajouté.

Des représentants américains et russes se sont rencontrés le 19 juillet 2019 à Genève et le 16 janvier à Vienne, en Autriche, dans le cadre de leur « Dialogue stratégique sur la sécurité ».

En juillet 2019, Washington avait précisé que cette rencontre faisait partie d’une « série de réunions que les États-Unis ont menées avec des responsables russes » depuis les discussions du 14 mai 2019 à Sotchi, en Russie, entre les chefs des diplomaties américaine Mike Pompeo et russe Sergueï Lavrov.

À l’issue de la réunion américano-russe la semaine dernière à Vienne, « nous avons convenu de poursuivre » les discussions, a relevé Robert Wood. Mais il a souligné que Washington souhaitait désormais avoir des « négociations trilatérales incluant la Chine sur le contrôle des armements ».

PHOTO WIKIPÉDIA

Un sous-marin nucléaire chinois de type 094, armé de 12 missiles balistiques nucléaires JL-2 dotés d'une portée estimée à 7400 km. Sur cette photo à quai, les tubes de lancement sont ouverts.

Pour l’instant, Washington « n’a pas eu de réaction positive » de Pékin, a-t-il dit. « Nous continuons à en parler à nos collègues chinois et nous espérons que la Russie utilisera son influence auprès de la Chine pour les amener à la table ».

« Nous espérons faire aboutir cette discussion avec les Chinois et les Russes », a-t-il insisté.

En 2019, les États-Unis ont annoncé leur retrait d’un traité de désarmement majeur sur les armes nucléaires, le traité sur les armes nucléaires de portée intermédiaire (INF) de 1987, conclu avec la Russie.  

En annonçant leur retrait, les États-Unis visaient autant la Chine, qui a développé ces dernières années des armes interdites par ce texte dont elle n’est pas signataire, que la Russie, accusée de le violer. Le président américain Donald Trump avait indiqué que les États-Unis développeraient ces armes à moins que la Russie et la Chine n’acceptent d’arrêter elles-mêmes de les développer.