(Villejuif) Un homme a poignardé vendredi trois personnes dans un jardin public de Villejuif, près de Paris, faisant un mort et deux blessés avant d’être abattu par des policiers.

L’attaque a eu lieu vers 13 h GMT dans le parc des Hautes-Bruyères à Villejuif, dans la proche banlieue sud de la capitale française.

PHOTO CHARLES PLATIAU, REUTERS

La police nationale a déployé des éléments de la Compagnie Républicaine de Sécurité pour sécuriser la zone de l’attentat au couteau.

Pour des raisons inconnues, l’assaillant s’en est pris aux passants et a tué un homme et fait deux blessés, un grave et un autre léger, selon les autorités.

Il a également « tenté de s’attaquer à d’autres victimes qui ont réussi à l’éviter », a précisé la procureure Laure Beccuau au cours d’un point presse.

L’homme s’est ensuite dirigé vers un centre commercial de la commune voisine de L’Haÿ-les-Roses qui a dû être « confiné » pendant plusieurs heures, a déclaré à l’AFP le maire de la ville, Vincent Jeanbrun.

La police « a été rapidement alertée et a pu rapidement se rendre sur place et le neutraliser en l’abattant », a-t-il ajouté.

Selon des sources concordantes, Nathan C. était frappé de « troubles psychologiques ». Il était « connu pour des faits de droit commun, mais inconnu des services spécialisés de renseignement ».  

Mais un sac lui appartenant a été retrouvé « à plusieurs centaines de mètres » du lieu de l’attaque, contenant sa carte bancaire ainsi que des « éléments religieux », « laissant penser qu’il était converti à l’islam », a précisé le parquet.

« On a entendu des cris, après on a entendu trois coups de feu. Je suis sorti pour voir. Après il y a eu encore cinq ou six coups de feu et des sirènes. Et on s’est barricadé dans le garage », a déclaré à l’AFP Rouane Yazid, 40 ans, le patron d’un garage voisin.

Une photo prise sur place juste après l’attaque et transmise à l’AFP montre l’assaillant étendu sur le dos à un carrefour, portant ce qui semble être un habit de type djellaba de couleur noire.

« Périple meurtrier »

« Il avait visiblement l’intention de poursuivre ses agressions » dans le centre commercial, a ajouté M. Jeanbrun. Selon le secrétaire d’État à l’Intérieur Laurent Nuñez, l’intervention des forces de l’ordre a évité « la poursuite sans doute d’un périple meurtrier ».

PHOTO CHRISTOPHE ARCHAMBAULT, AFP

Le ministre Laurent Nunez, secrétaire d’État au ministère de l’Intérieur, s’est rendu à l’endroit où la police a abattu un homme qui venait de poignarder trois personnes à Villejuif, en banlieue de Paris.

D’après le maire de Villejuif, Franck Le Bohellec, le passant tué est un habitant de la commune âgé de 56 ans. « Il se promenait avec sa femme lorsque l’agresseur s’est approché, il a voulu protéger sa femme et c’est lui qui a pris ce coup de couteau », a raconté l’édile à l’AFP.

Selon une source proche du dossier, le blessé grave est un homme, et le blessé léger une femme. Tous deux ont été hospitalisés.

PHOTO JOEL SAGET, AFP

Cette photo prise le 14 janvier 2015 montre un exemplaire du magazine Charlie Hebdo, placé parmi les fleurs laissées à l’extérieur de la rédaction du magazine satirique, une semaine après l’attaque meurtrière par des terroristes islamistes.

Une enquête pour « assassinat et tentatives d’assassinat » a été ouverte et confiée à la police judiciaire.

Emmanuel Macron a adressé son « soutien aux victimes […], à leurs familles ainsi qu’aux forces de l’ordre ». « Nous poursuivons avec détermination la lutte contre la violence aveugle et notre combat pour la sécurité de tous les Français », a-t-il ajouté sur Twitter.

Pour l’heure, l’enquête est conduite sous l’autorité du parquet de Créteil, près de Paris, mais le procureur national antiterroriste Jean-François Ricard était également présent sur place aux côtés de M. Nuñez et du préfet de police de Paris Didier Lallement.

La France vit sous une constante menace terroriste depuis une vague d’attentats djihadistes amorcée en 2015.  

En avril 2015, la commune de Villejuif avait été visée lorsque Sid Ahmed Glam, un étudiant algérien en informatique, est soupçonné d’y avoir tué une femme et préparé un attentat contre une église. En possession d’armes de guerre, il était connu des services de renseignement pour avoir basculé dans l’islam radical.

En 2019, la justice antiterroriste s’est saisie de trois attaques : une agression au couteau en mars contre deux surveillants de prison par un détenu radicalisé, un attentat au colis piégé qui a fait 14 blessés en mai devant une boulangerie de Lyon (centre-est) et la tuerie perpétrée début octobre à la préfecture de police de Paris.

Sur cette dernière attaque, l’enquête n’a pas encore pu déterminer officiellement le mobile de Mickaël Harpon, l’agent soupçonné de radicalisation qui a tué au couteau quatre de ses collègues avant d’être abattu.

En plus de quatre ans, la vague d’attentats en France a fait 255 morts, si on inclut ceux de la préfecture de police. Au total, 60 attentats ont été déjoués depuis 2013, dont le dernier fin septembre 2019, selon le ministère de l’Intérieur.