(New York) Plus de six mois après l’immobilisation au sol du Boeing 737 MAX suite à deux accidents ayant fait 346 morts, il n’y a toujours pas de date pour son retour dans le ciel, a indiqué lundi l’agence fédérale de l’aviation (FAA), le régulateur aérien américain.  

Steve Dickson, le nouveau chef de la FAA, a en outre indiqué que la levée de l’interdiction de vol se fera pays par pays, semblant ainsi prendre acte des divergences existant entre les autorités de l’aviation civile mondiales.

Il a par ailleurs confirmé à ses pairs, réunis à Montréal, qu’il envisageait de voler lui-même dans le 737 MAX modifié avant que celui-ci ne retourne dans le ciel américain, selon le texte de son discours transmis à l’AFP.

« La FAA continue à suivre un processus minutieux, et non un calendrier imposé, pour remettre en service l’appareil », a déclaré M. Dickson.

Il a ajouté que le régulateur continue à examiner les changements apportés par Boeing au logiciel MCAS, le système anti-décrochage spécialement conçu pour le MAX et mis en cause, par des enquêtes préliminaires, dans les accidents d’Ethiopian Airlines du 10 mars dernier et de Lion Air du 29 octobre 2018.

« Notre priorité est la sécurité, et (par conséquent) nous n’avons pas arrêté de calendrier pour savoir quand notre inspection sera terminée », a-t-il insisté.

Le 737 MAX est cloué au sol depuis plus de six mois, un record pour un nouveau modèle. Par comparaison, le Boeing 787 était resté absent des airs pendant trois mois en 2013 après des problèmes de départ de feu lié aux batteries.

La FAA a par ailleurs reconnu lundi que les dissensions avec les autres régulateurs, notamment les Européens et les Canadiens, n’allaient pas permettre au 737 MAX modifié de revenir dans le ciel mondial de manière simultanée.

« Chaque gouvernement prendra sa propre décision sur le retour en service de l’appareil, fondée sur un examen approfondi sur sa sécurité », a déclaré le régulateur, dont la proximité avec Boeing est dénoncée de toutes parts depuis plusieurs mois.

Il lui est reproché notamment d’avoir été la dernière autorité à clouer l’avion au sol et d’avoir confié à Boeing l’homologation des systèmes importants du 737 MAX, dont le MCAS.

Les autorités indonésiennes estiment, dans les conclusions préliminaires d’un rapport, que des problèmes dans la conception du 737 MAX et dans sa supervision ont joué un rôle important dans l’écrasement de l’appareil de Lion Air au large de l’Indonésie en 2018, selon le Wall Street Journal.

Un panel de régulateurs internationaux, mis en place par la FAA, devrait par ailleurs remettre dans les prochaines semaines un rapport très critique sur les relations entre Boeing et l’autorité.