Au moins 24 personnes, dont 16 civils, ont été tuées lundi en Syrie dans un double attentat dans la ville d'Idleb, dominée par l'organisation djihadiste Hayat Tahrir al-Cham (HTS), selon un nouveau bilan de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

HTS, une organisation dominée par l'ex-branche syrienne d'Al-Qaïda, contrôle toute la région d'Idleb. Quelques rebelles affaiblis ainsi que des cellules dormantes des djihadistes du groupe État islamique (EI) sont aussi présents dans cette province qui échappe au contrôle du régime de Bachar al-Assad.

Lundi, une bombe dissimulée sous une voiture a explosé dans le chef-lieu de la province, selon l'OSDH. « Quand les gens se sont rassemblés et les ambulances sont arrivées, une moto piégée a explosé », d'après la même source.

Au moins 24 personnes, dont 16 civils, y compris quatre enfants, ont été tuées, selon un bilan fourni par le directeur de l'Observatoire, Rami Abdel Rahmane. Quatre combattants ont également péri dans les explosions, tandis que quatre morts n'ont pas été identifiés.    

Un premier bilan faisait état de 13 morts, dont dix civils.  

Ce double attentat a frappé une rue où se trouve un « conseil local » géré par « le "Gouvernement du Salut" », l'instance administrative mise en place par HTS pour gérer ses territoires, a précisé l'ONG.

Le 18 janvier, au moins 11 personnes, dont sept djihadistes, avaient été tuées dans une attaque visant HTS dans cette même province. « Un entrepôt de munitions » appartenant au groupe avait été visé par une attaque à la bombe dans la ville d'Idleb, avait rapporté l'OSDH.

La province d'Idleb a longtemps été le théâtre de luttes intestines entre djihadistes et rebelles, parfois marquées par des assassinats ciblés ou des attentats à la bombe.

Le 11 janvier, après plusieurs jours de combats meurtriers face à une importante alliance rebelle, HTS a dévoilé un accord lui permettant d'étendre son emprise sur toute la province, par le biais du « Gouvernement du Salut ».

La région et les territoires insurgés adjacents font par ailleurs l'objet depuis septembre d'un accord russo-turc sur une « zone démilitarisée », resté lettre morte, mais ayant permis à la région d'éviter une vaste offensive militaire du régime de Bachar al-Assad.

Samedi, l'OSDH a rapporté que 18 civils, dont huit enfants, avaient été tués au cours des 24 dernières heures dans des bombardements du régime syrien dans cette région.

Déclenché en 2011 par la répression par le régime de manifestations prodémocratie pacifiques, le conflit en Syrie, impliquant plusieurs acteurs régionaux et internationaux, a fait plus de 360 000 morts et des millions de déplacés et réfugiés.