Nations unies -La Russie et les États-Unis se sont opposés mercredi à l'ONU sur les moyens d'améliorer l'efficacité des Casques bleus, Moscou soulignant l'importance du processus dans les pays contributeurs de troupes tandis que Washington veut l'adoption d'une résolution.

À l'instar des autres membres du Conseil de sécurité, les deux pays ont reconnu la nécessité d'un travail plus efficace des 100 000 Casques bleus déployés aujourd'hui dans une quinzaine de missions.

Pour les États-Unis, premier contributeur financier à leur budget de 6,7 milliards US, mais quasi inexistant en militaires fournis, il faut « créer une culture de la performance dans le maintien de la paix à l'ONU », a déclaré Nikki Haley, ambassadrice américaine.

Lors d'une réunion du Conseil de sécurité, elle a présenté les grands axes d'un projet de résolution que Washington veut voir adopter avant fin septembre.

Il comprend « trois priorités » : rendre « transparents » les échecs, avoir des mesures pour tenir responsables leurs auteurs et développer critères et statistiques pour que les profils de troupes correspondent mieux aux missions.

Dans le projet de résolution, obtenu par l'AFP, la mise en responsabilité des troupes défaillantes est traduite par la nécessité d'avoir « des rapports publics », des « remboursements de fonds » pour les pays dont les troupes ont failli et « le rappel ou le remplacement d'unités ».

Pour la Russie, contributeur actif aux opérations de Casques bleus, il faut se méfier « des conclusions hâtives » sur l'inefficacité de militaires.

Le plus important est d'avoir des mandats adéquats, a affirmé l'ambassadeur russe Vassily Nebenzia. À l'avenir, « il faudra les épurer des missions secondaires », a-t-il dit.

Prenant ses distances avec le projet de résolution américain, il a souligné l'importance d'associer les pays contributeurs de troupes à la réflexion sur l'amélioration des performances des Casques bleus.

« Il faut une approche globale », incluant le Conseil de sécurité, les contributeurs de troupes et le secrétariat de l'ONU, a-t-il réclamé.

Pour les Américains, une résolution permettrait de « donner des outils au secrétaire général » dans ses efforts pour des opérations efficaces et sa lutte contre les abus sexuels et violations des droits de la personne commis par les « soldats de la paix », selon une source diplomatique.

Le texte « salue l'engagement des pays contributeurs de militaires et de policiers et les sacrifices des personnels militaires et civils dans l'accomplissement des mandats de paix des Nations unies dans des environnements remplis de défis ».

Il prévoit de « doubler d'ici 2020 » le nombre de femmes militaires et policières dans les missions. Le projet estime aussi qu'une « culture de la performance » aidera à renforcer la « sécurité » des Casques bleus.

Photo MIKE SEGAR, REUTERS

L'ambassadrice américaine à l'ONU, Nikki Haley