Établi à Paris depuis des années, le journaliste américain John Vinocur estime que Ségolène Royal et Hillary Clinton n'ont pas grand-chose en commun, à l'exception de leur sexe et de leur ambition présidentielle (c'est quand même un bon début). Il donne notamment en exemple les positions divergentes des deux femmes sur le Hezbollah.Ce printemps, lors de la guerre au pays du Cèdre, Hillary Clinton a qualifié de totalitaire le mouvement chiite libanais. Lors d'une visite récente à Beyrouth, Ségolène Royal a non seulement parlé à un représentant du Hezbollah, mais elle a également sympathisé avec son analyse sur les États-Unis. Son interlocuteur venait de déplorer devant elle la «démence illimitée» de l'administration américaine.

Cette affaire fait du bruit en France mais n'a pas encore soulevé de controverse majeure aux États-Unis, si l'on fait exception de cet article du New York Times. Cela changera sûrement si Ségolène Royal accepte l'invitation de Bill Clinton de participer à un séminaire à la mi-décembre à Boston. Il y a quelques mois, la candidate socialiste avait jugé «prématurée» cette invitation. Cette semaine, après la gaffe de Beyrouth, elle a déclaré qu'un tel déplacement «aurait du sens politique».

Selon Vinocur, Ségolène Royal aurait intérêt à crédibiliser sa stature internationale en apparaissant aux côtés des Clinton, qui auraient une réputation de «compétence». Elle pourrait aussi en profiter pour rappeler que Nicolas Sarkozy est un très grand fan de George W. Bush.

P.S. : Charles Dauphinais, un lecteur, écrit : «Moi je soupçonne que Nelson Guillemette, MBA, économiste, roi de Pataflogne et surintendant de Westmount n'est nul autre que Richard Hétu qui veut pimenter ses débats.» Je lui réponds qu'une telle pratique serait inadmissible.