Pas moins de 73% des Américains ont répondu par l'affirmative à la question qui coiffe ce billet, selon un sondage NBC News/Wall Street Journal. L'élection présidentielle, rappelons-le, n'aura lieu qu'en novembre 2008. Comment expliquer un intérêt si fort et si précoce?Pour ce faire, il avait choisi de tenir un point de presse à la Vieille prison qui fait partie du Musée québécois de culture populaire.

«Le Québec doit définitivement mettre fin à la politique des portes tournantes dans les prisons québécoises, a-t-il déclaré. Il est plus que temps de rétablir dans toute sa force le sens réel d'une peine de prison.»

Ce point de presse du chef adéquiste tombait on ne peut plus à point, alors que le matin même, les médias publiaient un sondage Léger marketing, commandé par le Syndicat des agents de la paix en services correctionnels du Québec, et selon lequel les Québécois ne font pas confiance au système correctionnel.

L'ADQ propose ce qu'elle appelle une réforme en matière de sécurité publique qui veut rétablir «la primauté de la protection des citoyens». Pour l'ensemble de ces engagements en matière de sécurité publique, l'ADQ a prévu investir 50 millions $ additionnels aux différents budgets reliés à ce domaine.

Le chef adéquiste, qui est parfaitement au courant que les prisons débordent actuellement, admet qu'il faudra peut-être en construire de nouvelles. Mais il croit qu'en mettant fin au système de porte tournante, «qui coûte une fortune en processus judiciaires», on générerait des économies appréciables.

Il est aussi convaincu que si les prisonniers purgent toute leur peine, il s'en suivra un effet dissuasif chez les délinquants. Enfin il suggère aussi d'éliminer des prisons du Québec les gens qui s'y trouvent parce qu'ils n'ont pas payé leur contravention.

Dans les faits, l'ADQ veut interdire le système de libération conditionnelle pour tout individu condamné à deux crimes contre la personne et à des infractions à la loi des stupéfiants. C'est, dit le chef libéral, un moyen d'envoyer un signal clair. Il a ajouté que l'ADQ croit tout de même au principe de la réhabilitation mais considère qu'il est tout aussi important de protéger la population des criminels récidivistes.

«La libération conditionnelle, c'est un privilège qui doit se mériter, d'insister le chef adéquiste. Cela ne doit pas être un automatisme.»

M. Dumont a référé au rapport Corbo, et rappelé que près du tiers des détenus au Québec ont déjà été incarcérés plus de 10 fois.

L'ADQ s'engage aussi à augmenter les ressources budgétaires disponibles pour la Commission des libérations conditionnelles afin d'améliorer son efficacité. Un gouvernement adéquiste exigerait plus de rigueur de cette commission.

«Au cours des dernières années, le système de permissions pour absence temporaire a connu de nombreux dérapages, a rappelé Mario Dumont qui dénonce le fait que le système a été détourné de son objectif premier pour devenir un outil administratif de gestion de la population carcérale dans les prisons.

Enfin, l'ADQ a repris a son compte une idée populaire voulant que les détenus devraient payer les frais reliés à leur détention... tout comme le font les malades à l'hôpital, les personnes dans les centres d'hébergement et de soins de longue durée et les jeunes victimes d'actes criminels dans les centres spécialisés.

«Les détenus n'assument aucun frais et c'est une aberration que l'ADQ veut corriger». Mais cela dit, M. Dumont a admis que cette mesure rapporterait peu et qu'il en faisait surtout une question de principe.

Enfin, toujours dans le même esprit, l'ADQ s'engage à mettre fin à la possibilité pour un détenu de toucher des indemnités de remplacement de revenu comme les prestations de la CSST ou de la SAAQ. •

Disons que les Américains ont très hâte de changer de président. Disons aussi que les candidats en lice sont plus grands que nature. Que restera-t-il d'eux à la fin de cette longue, très longue campagne? Je ne suis pas devin.

À noter : Barack Obama doit composer depuis mercredi avec une histoire gênante, publiée à la une du New York Times, sur des investissements douteux. Précisons qu'Obama a perdu 13 000$ dans cette affaire où il y a apparence de conflits d'intérêt. Cela fait vaguement penser à l'affaire Whitewater, un projet immobilier dans lequel les Clinton avaient perdu 30 000$. Au moins, les républicains font des profits sur leurs investissements douteux!

P.S. : Todd Gitlin critique ici l'article du Times.