Dans le Parrain II, Michael Corleone ordonne l'assassinat de son frère cadet Fredo dans «l'intérêt de la famille». Force est d'admettre que George W. Bush fait preuve d'une plus grande loyauté à l'endroit de son Fredo, surnom qu'il a donné à Alberto Gonzales. Samedi, le président a réaffirmé son soutien au ministre de la Justice, le jour même où les journaux publiaient des documents mettant de nouveau doute en doute la crédibilité de son vieil ami du Texas.Ainsi, contrairement à ses déclarations antérieures, Gonzales a validé les limogeages de huit procureurs fédéraux à la fin de l'année dernière. C'est la troisième fois que le ministre de la Justice est contredit sur le sujet par des documents issus de son département ou de la Maison-Blanche. Plusieurs sénateurs démocrates et quelques républicains ont réclamé sa démission. Gonzales doit comparaître le 17 avril devant une commission sénatoriale.

Mais pourquoi Gonzales risquerait-il sa tête en multipliant les mensonges? Il mentirait pour protéger la Maison-Blanche, écrit ici Josh Marshall, dont le blogue a joué un rôle important dans la divulgation de ce scandale qui met en cause l'indépendance de la Justice. Selon cette théorie, les huit procureurs auraient été congédiés à la demande expresse de Karl Rove, conseiller présidentiel, pour des raisons purement politiques.

P.S. : Frank Rich, du New York Times, a signé ce texte intéressant sur la relation entre Dubya et Fredo.