Il y a un an, presque jour pour jour, je signais dans La Presse un article sur l'équipe masculine de crosse de la vénérable université Duke, dont trois membres venaient d'être accusés d'avoir kidnappé et violé une strip-teaseuse noire. Cet après-midi, l'Attorney General de la Caroline du Nord annoncera qu'il laisse tomber les accusations contre les étudiants blancs.C'est un revirement digne d'un roman à la Tom Wolfe, qui a d'ailleurs écrit Moi, Charlotte Simmons, dont l'action se déroule sur le campus de Duke. Dans ce livre, l'écrivain fait dire à un de ses protagonistes : «La crosse est l'un des deux seuls sports où les garçons blancs peuvent étaler leur machisme.» (L'autre sport est le hockey).

Dans la vraie vie, l'équipe masculine de crosse de Duke a exprimé son machisme le 13 mars 2006, en invitant deux strip-teaseuses noires à danser pour ses membres à l'occasion d'un party devant marquer le début d'une autre saison glorieuse pour les Blue Devils. Une des danseuses, âgée de 27 ans et mère de deux enfants, a par la suite accusé des joueurs de l'avoir violée.

Le procureur blanc du comté de Duhram, Mike Nifong, a porté les accusations au début d'une campagne électorale où il a courtisé l'électorat noir. Les avocats des accusés et les médias ont vite mis en lumière les failles de la version de la strip-teaseuse. Notons seulement que L'ADN d'un homme non identifié a été retrouvé sur le corps et les vêtements de la femme. Mais il ne s'agissait pas de l'ADN d'un des joueurs de crosse.