Nô m'écrit : «Merci pour le 'petit ménage' ! De tels propos sont intolérable, blessant, démoralisant, méchant, stupide et n'apportent absolument rien de positif ... tout le contraire ... La liberté d'expression à ses limites !!!»

Nô réagissait ainsi à des propos racistes que je venais d'effacer, dans la foulée de mon billet intitulé S.O.S. Terroristes, et dont certains m'étaient adressés. juliegagnon, par exemple, m'a traité de nègre et m'a intimé en lettres majuscules de retourner dans mon île. franssu a répondu à Nô : «Non, la liberté d'expression n'a pas de limites, surtout lorsqu'elle permet à d'aussi sinistres personnages d'afficher leurs vraies couleurs et ainsi de se couvrir de ridicule et d'opprobre!!!»

Comment se sent-on quand on se fait traiter de nègre par des compatriotes québécois? La première fois de ma vie, j'en avais ri, de même que la deuxième fois. Dans une cour d'école élémentaire de la banlieue montréalaise, un élève m'avait traité de Nigger Black. Pourquoi, me demandai-je, avait-il répété le mot noir deux fois? Y a-t-il plus noir que le noir?

La deuxième fois, c'est arrivé avant un match hors-concours du Canadien à Winnipeg. Le regretté Ghislain Luneault, du Journal de Montréal, avait reproché à mon collègue de La Presse, l'incomparable Tom Lapointe, d'avoir emmené avec lui son «nègre», son «esclave». Il parlait de moi, qui en étais au tout début de ma carrière dans le merveilleux monde du journalisme sportif.

Cette foisi-ci, cependant, je ne la trouve pas drôle. Car les insultes racistes de juliegagnon et cie suivent de près les propos haineux qui ont déferlé à la suite de mon billet intitulé Islamophobes, moi? Jamais... Je ne les ai pas tous effacés, mais j'ai fermé la section des commentaires. Le billet, rappelons-le, visait certaines personnes aux États-Unis, qui sont souvent les plus chauds partisans d'une attaque contre l'Iran.