Waterboarding. C'est le terme que les Américains utilisent pour parler du «supplice de la baignoire», ce simulacre d'exécution par noyade employé par les tortionnaires au service de Staline, Hitler ou Pol Pot. Même si cette technique d'interrogatoire est jugée comme un acte de torture par tous les pays civilisés, Michael Mukasey, l'homme que George W. Bush a nommé pour succéder à Alberto Gonzales au poste de ministre de la Justice, ne semble pas sûr si c'est vraiment le cas. Aussi, avant de voter sur sa nomination, les démocrates de la commission judiciaire du Sénat ont-ils envoyé à l'ancien juge new-yorkais une lettre lui demandant des clarifications.

Voilà qui place Mukasey dans une position difficile. Le Congrès américain a déjà prohibé les traitements cruels, inhumains et dégradants contre les suspects de terrorisme, y compris le simulacre de la noyade. Le président Bush a toujours refusé de dire si cette méthode était ou avait été employée par la CIA, mais elle a déjà fait partie des six techniques d'interrogatoire approuvées par l'agence de renseignement sous le vocable enhanced interrogation techniques (un euphémisme digne des nazis).

En confirmant que le supplice de la baignoire est un acte de torture, Mukasey se retrouverait peut-être dans l'obligation d'enquêter sur les méthodes de la CIA et de poursuivre les agents ayant utilisé la technique prohibée. À suivre...

P.S. : Comme on peut le lire ici, John McCain a critiqué hier Rudolph Giuliani pour avoir émis des doutes à savoir si le supplice de la baignoire est un acte de torture. 

(Photo AFP)