Andrew Sullivan, un blogueur influent, accuse ici Hillary Clinton de jouer la carte du sexe (gender card), un peu comme d'autres candidats ont pu jouer un jour la carte raciale ou religieuse. Mardi soir, lors d'un débat télévisé entre les aspirants démocrates à la Maison-Blanche, Clinton a été durement critiquée par cinq hommes, dont Barack Obama et John Edwards, ses deux principaux adversaires. Leurs critiques ont ébranlé la sénatrice, qui a trébuché pour la première fois devant le public. Dans un débat où son honnêteté a été mise en cause, elle a notamment adopté une position et son contraire sur l'immigration, tout cela en l'espace de deux minutes.

Le lendemain, le principal stratège de la sénatrice, Mark Penn, a prédit que les critiques formulées par les Edwards, Obama et cie se retourneront contre leurs auteurs. S'exprimant lors d'un appel conférence, Penn a précisé qu'il détectait déjà  un backlash, «particulièrement chez les femmes».

Il n'en fallait pas plus pour que Sullivan accuse la campagne de Clinton de jouer la carte du sexe, d'exploiter ainsi la solidarité féminine, voire féministe. Cette solidarité à l'égard d'une femme faisant face aux critiques de cinq hommes, Gail Collins, chroniqueure au New York Times, l'exprime aujourd'hui dans ce texte, dont voici un extrait, que je ne traduirai pas, pour ne pas perdre toute sa saveur :

''Hillary Clinton stood on a stage for two hours Tuesday Night, being yelled at by six men. Now this is what they mean by pressure... They began piling on from the first question. She took it all and came out at the end in one piece. She's one tough woman.''

Sullivan, faut-il préciser, est un chaud partisan d'Obama.

(Photo Getty Images)