La santé? L'environnement? Le terrorisme? La récession? Voilà autant de sujets que n'ont pas daigné aborder les animateurs de la chaîne ABC lors du débat télévisé de ce soir entre les deux aspirants démocrates à la Maison-Blanche. Ce n'est que dans la deuxième heure du débat que George Stephanopoulos et Charlie Gibson ont posé des questions sur l'économie et l'Irak, les deux sujets les plus importants aux yeux des électeurs. Dans la première heure, Stephanopoulos a cependant trouvé le temps de poser à Barack Obama une question sur William Ayers, un vieux radical des années 1960 dont la grande majorité des électeurs de Pennsylvanie n'ont jamais entendu parler. Sa question n'était pas celle d'un journaliste qui pense au public mais celle d'un stratège qui pense à Karl Rove.

Mis sur la défensive pendant la première heure sur sa déclaration de San Francisco, sa relation avec le pasteur Jeremiah Wright et son patriotisme, Barack Obama n'a pas brillé de tous ses feux, loin de là (il avait l'air fatigué, éteint), alors que Hillary Clinton n'a pas manqué une occasion de l'attaquer. Elle a connu quelques moments difficiles, ayant notamment à s'expliquer sur son histoire bosniaque, mais elle a offert dans l'ensemble des réponses plus solides que celles de son rival. À noter que les deux candidats ont conservé un ton courtois pendant tout le débat. Qui a gagné? Clinton. Mais ce débat, en raison du travail d'ABC, était nul, nul, nul. Pourquoi se contenter de citer des extraits de la Constitution, comme l'a fait Gibson, plutôt que de poser des question sur la torture ou la surveillance?

P.S. : Voici les analyses de Greg MitchellJosh Marshall, Mark Halperin, Marc Ambinder, et Taylor Marsh.

P.P.S. : Comme le souligne cheya dans la section des commentaires, les animateurs ont également oublié de poser des questions sur le libre-échange.

(Photo AP)