Ma collègue de La Presse Lysiane Gagnon a consacré une partie de sa chronique d'aujourd'hui au débat télévisé de jeudi soir entre Hillary Clinton et Barack Obama. J'en cite un extrait :

Obama et Clinton se parlaient directement, ils se répondaient, ils échangeaient. Ils se seraient pris aux cheveux s'ils n'avaient pas été tenus de donner l'image d'un semblant d'unité au Parti démocrate. Les deux journalistes, George Stephanopoulos et Charles Gibson, étaient des professionnels aguerris, capables de poser des questions directes, embarrassantes et concises.

Quelle différence avec «nos» débats des chefs, qui se déroulent sous la houlette d'animateurs qui, chronomètre en mains, se sentent forcés d'emprunter le style compassé d'un fonctionnaire mort de peur à l'idée qu'on puisse douter de sa neutralité. Les journalistes invités, quand il y en a, se sentent eux aussi tenus de poser des questions «songées», interminables et ampoulées qu'un politicien d'expérience pourra aisément contourner.

Dans «nos» débats, il y a peu d'échanges réels. Chacun récite studieusement son boniment et après, c'est le tour de l'autre. Les échanges à deux, déterminés par tirage au sort, mettent rarement en présence les deux principaux leaders.