C'est le titre d'un éditorial que le journal français Le Monde a consacré aux volte-face de Barack Obama. J'en cite un extrait :

Celui qui se veut porteur d'un "changement auquel on peut croire" tiendra-t-il sa promesse s'il est élu le 4 novembre ? Pour remporter cette élection, M. Obama se montre prêt à abandonner ou à nuancer certains de ses engagements les plus forts. Ainsi a-t-il décidé de refuser le financement public de sa campagne et le plafonnement des dépenses dont il est assorti. Ainsi se prépare-t-il à voter, au Sénat, pour un projet de loi qui justifie les écoutes téléphoniques autorisées par M. Bush. Il a corrigé sa position sur la présence des troupes en Irak et donné des assurances aux organisations pro-israéliennes.

Son adversaire républicain, John McCain, a évolué, lui aussi, afin de plaire à l'électorat le plus conservateur. C'est la loi du genre, et il ne faut pas exagérer l'importance de ces gestes tactiques. Mais il ne faut pas, non plus, rêver que la politique cesse d'être la politique ni que l'on puisse gagner une élection, aux États-Unis comme ailleurs, sans être un politicien réaliste.