C'est la question que soulève le chroniqueur du New York Times William Kristol, un admirateur de John McCain, dans ce texte. J'en traduis un premier extrait :

«McCain est frustré. Il pense pouvoir vaincre Obama (les politiciens sont pas mal confiants dans leurs capacités). Mais il n'est pas convaincu que sa campagne peut battre la campagne d'Obama. Il sait que les trois mois d'avance dont il a joui ont été largement gaspillés. Il comprend que sa campagne n'a pas réussi à articuler un message transcendent. Par dessus tout, McCain est douloureusement conscient qu'il est diminué par sa propre campagne.»

À l'opposé, selon Kristol, la campagne de Barack Obama a fait de lui un candidat plus présidentiel qu'il ne l'était au début de la course à la Maison-Blanche :

«Même ses ajustements en vue de l'élection générale - ses volte-face - ont servi d'une drôle de manière à élever sa stature.»

Mais rien n'est encore perdu pour McCain, soutient Kristol. Le sénateur de l'Arizona peut encore sauver sa campagne en complétant le remaniement qu'il a commencé la semaine dernière. Le chroniqueur révèle ainsi que McCain songe à ramener dans son équipe Mike Murphy, le stratège républicain qui avait orchestré sa campagne présidentielle de 2000. On verra si McCain passera à l'action sur ce front.

En attendant, à l'instar de Barack Obama, John McCain commence la semaine en parlant d'économie, promettant notamment d'équilibrer le budget fédéral à la fin de son premier mandat.