Après avoir été un atout, l'effet Palin est devenu un boulet pour John McCain, selon un sondage publié ce matin à la une du Washington Post. Pas moins de six électeurs sur dix, et deux femmes sur trois, estiment que la gouverneure n'a pas l'expérience nécessaire pour remplacer le sénateur McCain si celui-ci devait mourir pendant l'exercice de ses fonctions. Les indépendants expriment le même degré de scepticisme que l'électorat féminin à l'endroit de la colistière républicaine. Et pas moins d'un tiers des électeurs se disent moins enclin à voter pour John McCain en raison de Sarah Palin.

Le débat de ce soir s'annonce donc crucial pour la gouverneure d'Alaska. Il s'agira peut-être de sa dernière chance de rassurer le public américain sur son expérience. De toute évidence, la série d'entrevues qu'elle a accordée à Katie Couric s'est retournée contre elle. C'est à croire qu'elle faisait exprès pour offrir l'image d'une personne mal informée. Hier soir, elle a dû faire sourciller plusieurs conservateurs en déclarant que la constitution américaine incluait un right of privacy, le droit qui est le fondement de l'arrêt Roe contre Wade légalisant l'avortement. Les conservateurs disent qu'un tel droit n'existe pas dans la constitution.

Dans cet extrait de sa dernière entrevue avec Couric, la gouverneure Palin ne parvient pas, en outre, à nommer une seule décision de la Cour suprême des États-Unis, à part Roe contre Wade, à laquelle elle s'oppose (elle aurait au moins pu mentionner Dredd Scott contre Sanford) :