Hier, un appel au meurtre («Tuez-le!») a fusé d'une assemblée à laquelle s'adressait Sarah Palin en Floride. Aujourd'hui, c'est une accusation de «trahison!» qui a été entendue pendant un discours de la gouverneure d'Alaska. Où donc mènera la diabolisation d'Obama?

L'appel au meurtre d'un partisan républicain est survenu au moment où la colistière de John McCain reprochait à Barack Obama son «copinage» avec Bill Ayers, qui a appartenu à un groupe radical dans les années 1960 et 1970. Notons qu'un shérif au crâne rasé avait auparavant soulevé les cris et les applaudissements de la foule en dénonçant «Barack HUSSEIN Obama». Au cours du même rassemblement, un membre de l'auditoire a lancé une épithète à connotation raciste (boy) pour ordonner à un journaliste noir de s'asseoir.

L'accusation de trahison a suivi une déclaration mensongère de Sarah Palin selon laquelle Barack Obama a résumé l'intervention américaine en Afghanistan à une tuerie de civils du haut des airs.

La veille, comme on l'a déjà noté ici, un partisan de John McCain a crié «terroriste!» après que le candidat républicain eut posé la question suivante : «Qui est le vrai Barack Obama?» À entendre le sénateur McCain et sa colistière, Barack Obama est un homme dangereux dont les Américains doivent se méfier car il ne pense pas comme eux, fréquente des terroristes et nourrit des pensées qui confinent à la trahison.

Où donc mènera la diabolisation d'Obama? Le camp républicain y voit évidemment une stratégie pour gagner la Maison-Blanche.

(Photo Getty Images)