Une semaine plus tard, les républicains sont engagés dans un débat houleux sur l'avenir de leur parti. Le chroniqueur conservateur David Brooks évoque ici les deux grandes tendances qui s'affronteront au cours des prochaines années. Je traduis un extrait du texte qu'il signe aujourd'hui dans le New York Times :

Dans un camp, il y a les Traditionalistes, les gens qui croient que les conservateurs ont perdu parce qu'ils ont dévié du vrai credo. George W. Bush a trahi le conservatisme en se faisant l'apôtre d'un rôle accru du gouvernement. John McCain était un modéré et sa défaite jette le discrédit sur l'aile modérée.

Pour regagner le pouvoir, soutiennent les Traditionalistes, le GOP doit renouer avec ses idées fondamentales : réduire le gouvernement, réduire les impôts, restreindre l'immigration. Se ranger derrière Sarah Palin. Rush Limbaugh et Sean Hannity sont les porte-parole les plus connus du camp traditionaliste...

L'autre camp, celui des Réformateurs, fait valoir que les anciennes priorités du GOP correspondaient bien aux années 1970 mais doivent être modernisées pour s'ajuster aux nouvelles circonstances. Les réformateurs ont tendance à croire que les électeurs ne soutiendront pas un parti dont l'idée principale est la réduction du gouvernement. Les réformateurs proposent des nouvelles politiques pour faire face aux inégalités et à l'anxiété de la classe moyenne. Ils ont tendance à prendre au sérieux la question du réchauffement planétaire... Qui plus est, disent les réformateurs, les conservateurs doivent réaliser que le pays a changé. Les conservateurs doivent courtiser les Latinos, les indépendants et les jeunes. Ils ne peuvent plus continuer d'insulter les gens éduqués et ceux qui vivent sur les côtes.

Dans ce débat, Brooks prédit que les Traditionalistes auront le dessus sur les Réformateurs à court terme.

(Photo Reuters)