Le Sénat de l'État du Nebraska a entrepris hier de corriger une situation tragi-comique dont a traité mon collège de La Presse Pierre Foglia dans sa dernière chronique. Je cite un extrait de son papier :

Depuis le début des années 2000, les 50 États américains se sont dotés d'une Safe Haven Law, un refuge où les mamans qui ne veulent pas de leur bébé peuvent l'abandonner, no question asked, tu sonnes à la porte, tu donnes la chose vagissante à la dame qui est là, tiens madame, j'en veux pas. Et tu t'en vas.

Dans une quinzaine d'États, pour être accepté, le nouveau-né doit avoir moins de 72 heures. Dans l'État de New York, l'enfant ne peut pas avoir plus de cinq jours, une semaine en Illinois, deux semaines en Virginie, un mois dans une autre quinzaine d'États dont le Vermont et le Maine, on comprend que ce sont essentiellement des refuges pour nouveau-nés qui, dans la plupart des cas, seront donnés en adoption.

Le Nebraska est le dernier État à avoir adopté une Safe Haven Law, en juillet dernier. Mais c'est aussi le seul État qui a oublié de fixer un âge limite.

Les conséquences de cet oubli sont assez stupéfiantes : presque la totalité des 34 enfants abandonnés dans le refuge officiel du Nebraska depuis juillet ont plus de... 10 ans !

Selon une mesure qui a franchi une première étape hier, le Nebraska fixera à 30 jours l'âge limite des enfants qui peuvent être abandonnés par leurs parents dans le refuge officiel de l'État. Vous songiez à larguer votre ado en crise? Faites vite avant le changement de la loi!

(Photo AP)