Mark Halperin, éditeur du site The Page, a durement critiqué la presse américaine lors d'un colloque organisé par le site Politico le week-end dernier. Selon lui, ses collègues ont offert durant la course à la Maison-Blanche leur performance «la plus dégueulasse depuis la guerre en Irak». Jour après jour, a-t-il soutenu, les médias ont trahi un «favoritisme extrême» à l'égard de Barack Obama et son entourage. Il en a notamment pour preuve les portraits que le New York Times a consacrés à Michelle Obama et à Cindy McCain. Je cite un extrait de sa sortie traduit par yvonthivierge, un de nos collaborateurs :

«Je donne l'exemple des deux portraits que le New York Times a publiés à la fin de la campagne sur les deux possibles premières dames. Celui de Cindy McCain était méchant. Il contenait tout ce qu'ils ont pu trouver de négatif à son sujet et la présentait sous un jour extraordinairement négatif. Il ne traitait pas, par exemple, du travail qu'elle fait comme mère de ses enfants et ils ont monté en épingle chaque truc négatif qui a jamais été écrit à son sujet. Le profil de Michelle Obama, en revanche, ressemblait à une proclamation à la une de sa magnificence.»

Certains blogueurs et journalistes ont commencé à réagir aux critiques d'Halperin. Je cite quelques-uns de leurs commentaires traduits par yvonthivierge.

Greg Mitchell :

Le portrait de McCain était plus négatif, protesta-t-il! On se demande bien pouquoi. À bien y penser, Michelle Obama n'a pas eu une aventure avec Barack alors qu'il était encore marié à une autre, n'a pas volé de l'argent de sa propre oeuvre de charité en évitant de justesse la prison, n'est pas devenue une toxicomane, n'a pas menti au sujet de l'adoption d'un bébé à l'étranger et ainsi de suite.

Ed Morrissey :

Maintenant que Barack Obama a l'élection dans sa poche, les grands médias peuvent enfin avouer ce que nous, pour la plupart, savions dès le début.

Josh Marshall :

Vers la fin de la campagne, notamment en septembre, McCain a pris une série de mesures qui commencèrent à fissurer sa crédibilité et sa réputation. Son camp et lui ont raconté un tas de faussetés qui dépassaient tellement les bornes de ce qui est généralement accepté comme mensonges politiques et ont pris un certain nombre de mesures qui étaient si imprévisibles et téméraires (Palin, suspension de campagne, etc) que la nature de sa couverture par les médias commença à changer.

Andrew Sullivan :

Halperin ne possède aucune perspective en dehors de sa zone de branlage médiatique. La presse n'a pas à être sans relâche au milieu de ce que représente deux partis politiques à un moment donné. Elle doit aussi formuler sa propre compréhension de la réalité ... Les historiens retiendront que la campagne de McCain a été l'une des pires de mémoire récente. Que les médias puissent le refléter sur le coup n'est pas un parti-pris dégueulasse.

Warner Todd Huston :

C'est plutôt rigolo de voir Mark Helprin (sic) se plaindre que ses collègues journalistes n'ont pas bien présenté la feuille de route d'Obama parce qu'en mars le blogue NewsBusters a signalé comment Halperin lui-même avait prétendu qu'Obama était un politicien «centriste» bien que l'historique de ses votes au Sénat soit on ne peut plus libéral. Pourquoi n'a-t-il pas été dur avec l'Élu à ce moment-là?