C'est un peu comme un soap opera, et le New York Times ne semble plus vouloir rater aucun épisode : aujourd'hui, le quotidien de référence aux États-Unis fait état de la décision de Michaëlle Jean de rentrer au Canada, expliquant à ses lecteurs que la représentante d'Elizabeth II «a le pouvoir de désigner un nouveau gouvernement, de dissoudre le parlement et de déclencher de nouvelles élections, ou de permettre aux Conservateurs de rester au pouvoir jusqu'à un an».

Mon collègue de La Presse Yves Boisvert s'intéresse également au rôle de la gouverneure générale dans sa chronique d'aujourd'hui. J'en cite un extrait, qui me fait penser que l'affaire est encore plus compliquée que ne le laisse entendre le Times :

Ça n'arrive qu'une fois par siècle et le sujet est assez démodé chez les constitutionnalistes pour des raisons évidentes.Selon la suite des choses, Michaëlle Jean sera appelée d'abord à décider... si elle a quelque chose à décider. La règle veut en effet qu'elle n'agisse en toute matière que sur l'avis du gouvernement.

La question est de savoir si elle doit encore écouter un premier ministre qui a perdu la confiance de la Chambre des communes et à cette question, plusieurs experts répondent non.

Encore faut-il savoir à quel moment le premier ministre perd la confiance de la Chambre. L'opposition nous dit que Stephen Harper l'a déjà perdue. Légalement, il faut toutefois un vote à ce sujet ou sur une question budgétaire. Vote qui en principe arrive lundi prochain.

N'ayant pas légalement perdu la confiance de la Chambre d'ici là, est-ce que Stephen Harper peut demander à la gouverneure générale de proroger la session parlementaire jusqu'au mois de janvier?

P.S. : David Frum se penche sur le rôle de Jean sur le site américain NRO.

(Photo Reuters)