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Vous vous intéressez à la politique américaine? Allez de ce pas voir Frost/Nixon, le nouveau film de Ron Howard recréant les fameuses entrevues réalisées en 1977 par l'animateur de télévision britannique David Frost avec l'ex-président déchu Richard Nixon. Je suis en grande partie d'accord avec la critique de mon collègue de La Presse Marc Cassivi dont je cite un extrait :

Dans les rôles des deux principaux protagonistes, on retrouve les mêmes acteurs qui ont fait de Frost/Nixon une pièce à succès à Londres ainsi qu'à Broadway, Frank Langella (Richard Nixon) et Michael Sheen (David Frost).

Langella incarne avec brio «Tricky Dick», sans le singer ni sombrer dans la caricature, mais avec ce qui semble être une réelle compréhension de ce personnage arrogant et torturé. Son interprétation est l'une des belles performances d'acteur de l'année. Michael Sheen (qui incarnait Tony Blair dans The Queen) lui donne la réplique avec juste ce qu'il faut de candeur et de cran.

Ron Howard a tiré de la pièce et du scénario de Morgan un film de facture classique, intelligent et divertissant, qui rend bien la tension des jeux des coulisses, de pouvoir et d'influence entourant cette entrevue perçue à tort par Nixon comme une façon de redorer son blason au détriment d'un journaliste-vedette plus ou moins versé en matière de politique.

Le mot «arrogant» ne me semble pas approprié pour décrire le Nixon de Langella. En fait, si l'on peut reprocher quelque chose à l'acteur, dont le charisme est indéniable, c'est d'avoir rendu Tricky Dick un peu trop sympathique. Pour cette raison, j'ai préféré le Nixon d'Anthony Hopkins, vedette de Nixon, le film d'Oliver Stone.

P.S. : Puisqu'on parle de cinéma, je vous invite à lire cette recension d'une nouvelle biographie de Marlon Brando intitulée Somebody : The Reckless Life and Career of Marlon Brando et signée par Stefan Kanfer. J'en cite un court extrait traduit par yvonthivierge, un de nos collaborateurs :

Dans un autre chapitre, M. Kanfer décrit l'antipathie manifestée par Brando et Sophia Loren sur le plateau du film La comtesse de Hong-Kong qui se détériora tellement que le cinéaste Charlie Chaplin dût leur rappeler qu'il leur fallait se comporter en amoureux «chaque fois qu'ils s'étreignaient l'un l'autre comme s'ils embrassaient un loup-garou».

(Photo Reuters)