George W. Bush voulait créer une «société de propriétaires», où le gouvernement ferait sa part «pour encourager les gens à acquérir leur propre maison», comme il le déclara en octobre 2002. Six ans plus tard, ce rêve est devenu un cauchemar financier, et le New York Times consacre aujourd'hui un long reportage analysant le rôle du président et de sa philosophie dans la création de la bulle immobilière et de la crise financière qu'il laisse en héritage. Je traduis un passage de l'article :

Il y a plusieurs coupables, dont les prêteurs qui ont offert du crédit facile, des consommateurs qui ont contracté des hypothèques qu'ils ne pouvaient se permettre et des bonzes de Wall Street qui ont multiplié les titres dérivés de créances sans se soucier des risques.

Mais l'histoire qui nous a conduit ici a été en partie écrite par M. Bush, selon un examen de sa présidence qui inclut des douzaines d'entrevues avec des responsables anciens et actuels de son administration.

Dès ses premiers jours à la Maison-Blanche, M. Bush a combiné sa croyance voulant que les Américains vont mieux lorsqu'ils possèdent leur propre maison avec sa conviction que les marchés fonctionnent mieux lorsqu'ils sont laissés à eux-mêmes.

Il a déployé de grands efforts pour augmenter le nombre de propriétaires, surtout chez les minorités, une initiative qui correspondait avec son ambition d'élargir la base républicaine - et avec les intérêts de quelques-uns de ses plus grands donateurs. Mais ses politiques en matière de logement et son approche de laissez-faire en matière de régulation ont encouragé des pratiques de crédit laxistes.

M. Bush a vu les dangers représentés par Fannie Mae et Freddie Mac, les deux géants américains du refinancement hypothécaire. Le président a passé des années à inciter un Congrès récalcitrant à resserer la réglementation de ces compagnies, mais a refusé un compromis lorsque son ancien secrétaire au Trésor a voulu conclure une entente. Et le régulateur que M. Bush a choisi pour les superviser - un ancien copain de l'école secondaire - a déclaré les compagnies en bonne santé au moment même où elles se dirigeaients vers la faillite.