Les analystes se grattent la tête en tentant de comprendre les raisons qui ont poussé le gouvernement d'Ehoud Olmert à donner le feu vert à une offensive terrestre dans la Bande de Gaza. Dans un communqué, l'armée israélienne a affirmé qu'un objectif majeur était la «prise de contrôle» des sites d'où le Hamas fait pleuvoir des roquettes sur Israël. Cet objectif est-il possible sans une réoccupation de la Bande de Gaza? Voilà une des nombreuses questions que soulève aujourd'hui le New York Times dans cette analyse publiée à la une.

Le quotidien offre une autre explication à l'offensive terrestre, citant les déclarations récentes de deux politiciens israéliens, la ministre des Affaires étrangères Tzipi Livni et le vice-premier ministre Haim Ramon, qui ont évoqué la nécessité de mettre un terme au contrôle du Hamas sur la Bande de Gaza. Je cite la déclaration de Ramon :

«Ce que je pense que nous devons faire est d'arriver à une situation où nous ne devons pas permettre au Hamas de gouverner.»

Ni le premier ministre Olmert ni le ministre de la Défense Ehoud Barak ne sont allés aussi loin dans leurs déclarations. Quoi qu'il en soit, la stratégie israélienne suscite le scepticisme de plusieurs analystes, dont Aluf Benn. Je cite un extrait d'un commentaire qu'il a signé dans le quotidien israélien Haaretz :

«Si la guerre prend fin sur un match nul, comme on s'y attend, et qu'Israël décide de ne pas réoccuper Gaza, le Hamas gagnera en reconnaissance diplomatique. Peu importe comment vous qualifierez cela, Hamas gagnera en légitimité.»

On peut lireici l'analyse du Washington Post qui se termine sur cette déclaration du négociateur palestinien Abou Zayyad :

«Israël sait peut-être comment entrer dans Gaza mais je ne suis pas sûr qu'il sache comment en sortir.»

(Photo AFP)