J'invite tous ceux qui comprennent l'anglais et s'intéressent à la question de crimes de guerre dans le contexte de la crise actuelle au Proche-Orient à lire ce long article publié aujourd'hui à la une du New York Times. L'auteur y explore quelques-uns des épisodes les plus controversés de l'offensive israélienne, dont le bombardement d'une école de l'ONU et la décimation du clan Samouni, ainsi que les tactiques du Hamas, qui utilise notamment des mosqués pour cacher des armes ou des ambulances pour se déplacer.

Rappelons que neuf groupes israéliens voués à la défense des droits humains ont réclamé cette semaine la mise sur pied d'une enquête pour déterminer si Tsahal a commis des crimes de guerre depuis le début de l'opération Plomb durci. Notons aussi qu'un de ces groupes, B'Tselem, estime que le Hamas s'est peut-être livré à un crime de guerre en ouvrant le feu sur des soldats israéliens depuis ou près de l'école de l'ONU, où 43 civils palestiniens auraient été tués. Les militaires de Tsahal pourraient évidemment être jugés pour leur réplique. Je cite un extrait de l'article du Times traduit par yvonthivierge, un de nos collaborateurs :

Les enquêteurs auraient alors à décider si les troupes israéliennes ont riposté avec des armes appropriées et après avoir souspesé correctement l'avantage militaire de l'opération globale par rapport au nombre potentiel de victimes civiles.

«La question importante est de savoir comment les forces israéliennes ont pesé l'avantage militaire de frapper les cibles choisies par rapport au nombre attendu de blessures infligées aux civils. Quand on tire du mortier, on ne s'attend pas à faire 43 morts - si effectivement il y en a eu autant.», de dire l'avocat-en-chef de l'armée israélienne. «Si j'ai bien compris, ils ne s'attendaient pas à autant de morts. Nous pensons qu'un mur s'est effondré ou qu'il y a eu une autre explosion. Ce n'est pas clair.»

P.S. : Israël a mis fin aujourd'hui à trois semaines d'opérations militaires dans la bande de Gaza, qui ont tué 1 200 Palestiniens, annonçant un cessez-le-feu unilatéral dénoncé par le Hamas, qui a promis de poursuivre la «résistance».

(Photo AFP)