Tous les juges de la Cour suprême des États-Unis ont siégé à la Cour d'appel des États-Unis avant d'être nommés à leur poste actuel. Aucun d'entre eux n'a été élu à une fonction politique. Tous, sauf un, ont fait leur droit à Harvard ou à Yale. Comme le souligne le journaliste Adam Liptak dans cette analyse, la Cour suprême est, sur ces plans, la plus homogène et isolée (insulated) de l'histoire américaine.

Barack Obama a donné l'impression de vouloir rompre avec cette homogénéité et cet isolement hier lorsqu'il s'est adressé à la presse sur la question du successeur de David Souter :

«Je vais chercher une personnalité à l'esprit vif et indépendant, connu pour son excellence et son intégrité. Je vais chercher quelqu'un qui comprenne que la justice, ce n'est pas fait seulement de théories juridiques abstraites, ou de notes en bas de page dans un dossier, c'est aussi la prise en compte de la manière dont les lois affectent la vie des gens dans ses réalités quotidiennes.

Nous avons besoin de quelqu'un qui a le coeur, l'empathie, de reconnaître ce que c'est d'être une mère adolescente. L'empathie de comprendre ce que c'est d'être pauvre, d'être Afro-Américain, d'être gai, d'être handicapé ou vieux. Ce sont les critères que j'utiliserai pour sélectionner les juges.»

Lors de sa campagne présidentielle, Obama a exprimé son admiration pour l'ancien juge en chef de la Cour suprême, Earl Warren, voyant comme un précieux atout l'expérience qu'il avait acquise à titre de gouverneur de Californie. Au moins trois gouverneurs ont une solide expérience de juriste et pourraient intéresser le président : son ami Deval Patrick, gouverneur du Massachusettts, Christine Gregoire, gouverneure de l'État de Washington, et Jennifer Granholm, gouverneure du Michigan (photo).

P.S. : Al Gore à la Cour suprême? Pourquoi pas...