Le 24 avril, après des actions en justice intentées par l'assocation américaine de défense des libertés (ACLU), le Pentagone annonce la diffusion, d'ici le 28 mai, de dizaines de photos montrant des sévices pratiqués par les personnels américains sur des prisonniers en Irak et en Afghanistan entre 2001 et 2006. Selon l'ACLU, ces images «donnent une preuve visuelle que les sévices pratiqués (...) n'étaient pas isolés mais largement répandus bien au-delà des murs d'Abou Ghraïb».

Or Barack Obama s'oppose désormais à la diffusion de ces images, une volte-face spectaculaire qui consterne les groupes de défense des libertés et réjouit les commentateurs néoconservateurs, dont William Kristol, auteur d'un billet sur le sujet. Je cite l'explication d'un responsable de la Maison-Blanche qui s'est exprimé sous le couvert de l'anonymat :

«Le président serait le dernier à excuser les agissements illustrés par ces photos. Mais le président croit fortement que la publication de ces photos, surtout en ce moment, ne servirait qu'à enflammer les zones de combat, à mettre en danger les forces américaines et à compliquer notre tâche dans des endroits comme l'Irak et l'Afghanistan.»

Le blogueur Andrew Sullivan se demande dans ce billet si la décision du président Obama est liée à l'arrivée d'un nouveau chef des forces américaines et de l'OTAN en Afghanistan, le général Stanley McChrystal, spécialiste de la lutte antiguérilla, qui aurait joué un rôle dans les décisions ayant mené aux sévices pratiqués sur des prisonniers en Irak.

(Photo AFP)