Les indices de fraude sont nombreux, mais aucune preuve béton de trucage n'a fait surface depuis l'annonce des résultats contestés de la présidentielle iranienne, selon cet article publié aujourd'hui dans le Washington Post. J'en traduis quelques extraits :

Khalaji a indiqué que le système fournit plusieurs occasions de manipuler le vote, mais dans cette élection plusieurs représentants des candidats d'opposition n'ont pu superviser le dépouillement initial. Il a précisé qu'il est hautement douteux que 20 millions de bulletins de vote papier - ou plus de la moitié des bulletins déposés - aient pu être comptés en moins de trois heures après la fermeture des bureaux de scrutin. (...)

Divers analystes ont mis en doute les résultats finaux en se fondant sur des analyses statistiques. Renard Sexton, du site FiveThirtyEight.com, a relevé que les élections iraniennes où le taux de participation est plus élevé se concluent par des marges de victoire plus minces. Le taux de participation du scrutin de vendredi était de 80 à 85%, laissant croire que le vote serait beaucoup plus serré. «Nous nous serions attendus, en nous fiant à la tendance historique, à ce qu'Ahmadinejad décroche entre 40 et 55% du vote», a-t-il conclu.

Moussavi, un Azeri, a arraché une mince victoire sur Ahmadinejad dans la province d'Azerbaïdjan Ouest (49 à 47%), et subi une défaite décisive contre le président sortant dans l'Azerbaïdjan Est, sa province natale (56 à 42%). (...)

Mehdi Karroubi, un autre candidat, a remporté 17% des suffrages lors du premier tour de la présidentielle de 2005 mais n'a obtenu que 1% cette année, dont un mince 5% dans sa province natale de Lorestan.

Le recomptage partiel des voix proposé par le Conseil des gardiens ne satisfait pas le candidat dit réformateur Mir Hossein Moussavi, qui réclame une nouvelle élection. Celui-ci a, d'autre part, appelé ses partisans à ne pas manifester pour «ne pas tomber dans le piège des confrontations planifiées». De leur côté, les autorités iraniennes ont interdit à la presse internationale de couvrir les manifestations «illégales» des partisans de Moussavi.

(Photo AFP)