Les grands journaux américains soulignent le contraste entre la réaction de Barack Obama au coup d'État d'hier au Honduras avec celle de George W. Bush après celui du Vénézuela en 2002. Alors que le président démocrate a condamné l'action de l'armée hondurienne, son prédécesseur républicain avait offert un appui implicite aux militaires vénézuéliens, blâmant Hugo Chavez pour le coup d'État dans son pays (qui avait fait long feu). On trouve ici le compte rendu du New York Times et ici celui du Washington Post.

Le Times et le Post font état des efforts déployés par Washington au cours des derniers jours pour éviter le soulèvement des militaires honduriens, qui étaient hostiles au projet du président Manuel Zelaya, un allié de Chavez, de réformer la constitution en vue de lui permettre de briguer un deuxième mandat. Les Honduriens devaient d'ailleurs se prononcer sur ce projet lors d'une consultation hier. Le chef de l'État avait décidé de maintenir le vote malgré l'opposition de l'armée, du parlement et de la Cour suprême.

Dans sa dernière interview avant son arrestation, le président hondurien avait déclaré au quotidien espagnol El Pais :

«Si je suis encore ici, c'est grâce aux États-Unis qui n'ont pas soutenu le coup d'État.»

Hier, depuis le Costa Rica où il a été exilé, il a laissé planer un doute :

«Si les États-Unis ne sont pas derrière ce coup d'État, les putschistes ne pourront pas conserver le pouvoir.»

(Photo Reuters)