À une époque où les choix des Américains étaient limités en matière d'information, Walter Cronkite pouvait se permettre de terminer le téléjournal de CBS sur cette phrase péremptoire : And that's the way it is. Fort du respect et de la confiance qu'il inspirait à titre de chef d'antenne accessible et compétent, il pouvait également se rendre au Vietnam et présenter à son retour une émission spéciale dans laquelle il ne se contentait pas seulement de démontrer que la guerre était devenue un bourbier sanglant mais suggérait également à son gouvernement de mettre fin aux combats et de négocier la paix. And that's the way it was. Je vous laisse deviner le traitement que réserveraient la blogosphère et les chaînes d'info continue au chef d'antenne qui se livrerait aujourd'hui à un exercice semblable.

Au lendemain du décès de Cronkite à l'âge de 92 ans, les journaux des États-Unis rendent hommage à ce pionnier du journalisme qui a guidé ou accompagné les Américans, comme chef d'antenne de CBS, de 1962 à 1981. On peut lire ici la nécro du New York Times et ici celle du Washington Post. Les critiques de télévision des deux quotidiens signent des articles ici et ici.

Ceux qui n'ont pas connu l'époque de Cronkite peuvent se faire une idée de sa manière en consultant les vidéos de quelques-uns de ses reportages les plus mémorables, dont son annonce de l'assassinat de John Kennedy :